Turquie: Une caricature d’Erdogan dans «Charlie Hebdo» fait réagir Ankara

 

La Turquie a vivement réagi mardi à une caricature de son président Recep Tayyip Erdogan à paraître en Une mercredi dans «Charlie Hebdo», accusant l’hebdomadaire satirique français de «racisme culturel». «Nous condamnons cet effort tout à fait méprisable de la part de cette publication pour répandre son racisme culturel et sa haine», a déclaré le principal conseiller pour la presse du président turc, Fahrettin Altun, sur Twitter. Il a présenté cette publication comme le résultat du «programme anti-musulman du président français Macron».

https://twitter.com/Charlie_Hebdo_/status/1321134572105572352?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1321134572105572352%7Ctwgr%5Eshare_3%2Ccontainerclick_1&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.20min.ch%2Ffr%2Fstory%2Flimmunite-diminue-assez-rapidement-selon-une-etude-402507710881

La caricature, diffusée en ligne mardi soir, montre Recep Tayyip Erdogan, en T-shirt et sous-vêtements, en train de boire une bière et de soulever la jupe d’une femme portant le voile, dévoilant ainsi ses fesses nues. Une polémique très vive oppose depuis des semaines le président Emmanuel Macron et son homologue turc, ce dernier étant allé jusqu’à mettre en doute «la santé mentale» du président français à propos de ses prises de position sur l’islamisme radical et la liberté d’expression.

«Charlie Hebdo» avait publié des caricatures du prophète Mahomet en 2006 — comme d’autres journaux européens — pour défendre la liberté de la presse après que leur publication par un quotidien danois avait provoqué la colère de nombreux musulmans. L’hebdomadaire avait été victime en 2015 d’un attentat djihadiste qui avait fait 12 morts dont des journalistes et caricaturistes du journal.

Manifestations à travers le monde musulman contre la France

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté mardi au Bangladesh, appelant au boycott des produits français après la défense par Emmanuel Macron de la liberté de caricaturer lors de l’hommage à un enseignant tué pour avoir montré des caricatures du prophète Mahomet, brûlant l’effigie du président français et l’accusant «d’adorer Satan».

À travers le monde musulman, des fidèles ont réagi avec colère aux propos d’Emmanuel Macron: dans les zones rebelles en Syrie, dans la bande de Gaza ou en Libye, des portraits du président français ont été brûlés. Dans plusieurs pays du Golfe, des marchandises françaises ont été retirées des étals.

(AFP/NXP)