Tambacounda : Des migrants de retour dénoncent la mauvaise gestion des programmes de l’état.

 

L’association des migrants de retour ressortissant de Tambacounda qui a été porté sur les fonts baptismaux pour défendre ses membres, n’a pas tardé à se signaler. Ses responsables ne sont pas allés par le dos de la cuillère pour tirer à boulets rouges sur certaines organisations et structures en charge de gérer la question. Face à la presse ce samedi, la trentaine de personnes qui la compose est montée au créneau pour dénoncer la situation. Pour eux, tant que l’état n’aura pas réussi à réajuster ses interventions, le phénomène ira de mal en pis. En atteste, dira, son président, la recrudescence notée du phénomène, ces temps-ci.

Pour Ibrahima Diawara, président de l’association, il est inconcevable que des projets destinés aux migrants de retour soient attribués à des gens qui n’en ont rien à y voir. ” C’est inadmissible “, rugira, le jeune. L’état travaille à freiner le phénomène en mettant en place des initiatives et des programmes destinés à accompagner les migrants de retour et de potentiels migrants. Seulement, notera, Ibrahima Diawara, c’est dans la mise en œuvre qu’il y a beaucoup de difficultés notées. Ceux-là pour qui sont conçus les projets sont à la fin laissés pour compte au détriment de gens sortis de nulle part. Nous sommes une association de plus de trente personnes, toutes des migrants de retour. Cependant, nous n’avons jamais bénéficié d’aide ou d’accompagnement de la part des structures ou organisations en charge de la question. C’est ahurissant, peste-t-il. Prenant l’exemple sur son cas, il assène,  ” j’ai été jusqu’en Algérie par où je suis passé pour aller en Espagne, avant d’y être expulsé. Après 2 ans passé en Algérie, j’ai été rapatrié par l’état.  Depuis lors, aucune aide ne m’a été apportée. Et, c’est le même cas pour bon nombre de mes camarades ici présent “. C’est vraiment désolant. Il y a des programmes pour accompagner les migrants de retour. Seulement, ils sont détournés pour financer une bande de copains ou une clientèle politique. Ce qui est écœurant, fulmine-t-il. Et, c’est pourquoi, Oumar Sarr, un migrant revenu il y a presque 1 an, vocifère, cette situation fait que, les jeunes vont toujours tenter de braver les routes et les eaux pour rallier l’Europe. Et c’est tout à fait normal à son avis car, martèle-t-il, rien n’est fait pour nous maintenir ici dans le pays. ” Nous voulons bien rester et réussir ici mais, comment “, s’interroge-t-il. Les projets et programmes destinés à lutter contre le phénomène sont attribués à des non ayant-droits. Et tant que ça continue comme ça, le phénomène ne s’arrêtera pas de sitôt.  Nous exigeons de l’état de faire un état des lieux de ses interventions afin de voir plus clair la manière de faire peu catholique de la chose. Actuellement, le phénomène a repris de l’ampleur et même chez nous ici, il n’est pas exclu de voir certains parmi nous, braver à nouveau les chemins de l’Europe, quoique cela nous coûtera, a tonné, le groupe. Nous ne pourrons plus continuer d’être confinées dans le pays sans être accompagnés “, avertit la bande à Ibrahima Diawara, visiblement exaspérée. Trop c’est trop, ont-ils tonné en chœur, appelant de toutes leurs forces à une réorientation de la politique de la lutte contre l’émigration irrégulière.

Abdoulaye Fall / Tambacounda.info /