
Le Sénégal a un nouveau gouvernement, ce dimanche 1er novembre ce, après une attente infernale de cinq jours. Un accouchement difficile, voire un espoir brisé à l’arrivée. La profondeur et la rupture sont les chaînons manquants de l’attelage. En attraction Idrissa Seck, le tout-puissant nouveau Président du Conseil économique, social et environnemental (Cese) retrouve, contre toute attente, le Macky. Eclairage du champ politique qui se dégage à perte de vue.
La nomination du Président de Rewmi au Cese et deux de ses ouailles dans le Gouvernement a déclenché l’ire de certains. Même Ndamal Kadior était loin de battre le record de Aïssata Tall Sall (entrée, cette fois ci, sans tambours ni trompette), dont la transhumance, à la veille de la Présidentielle de 2019, avait subi un lynchage mémorable. Il n’en demeure pas moins que Idy n’a pas été épargné sur les réseaux sociaux et autres médias. Et au change, il a perdu dans la transhumance de gros alliés, comme Dr Babacar Diop et Khalifa Sall ancrés eux dans l’opposition radicale.
Aujourd’hui, pour certains observateurs, la parole en politique pose un sérieux problème. Ses positions sont subitement révisées sur le Cese et le Hcct dont il avait promis la dissolution et sur le Président Sall dont il avait promis de n’être pas le second dans un gouvernement.
Entre-temps, les ravages des eaux covidées suscitant l’appel du président Sall aux forces vives de la nation avaient charrié Idy et Cie dans la gueule du loup. Une justification peu convaincante au regard de son silence indifférent sur nombre de questions d’intérêt national dans un passé récent.
Bref, concédons lui ses convictions, comme le chef de cabinet du Président Sall qui, en bouclier du nouveau Président du Cse, se réfère au contexte.
Autres lectures, le ministre Abdoulaye Daouda Diallo, prêté d’emmitoufler des habits présidentiels, au nom d’une amitié avec Macky Sall, reste seul dans l’attelage gouvernemental. Contrairement à ses anciens camarades d’infortune, Mactar Cissé, Amadou Ba, Aly Ngouille Ndiaye, Aminata Touré. Et tous, avec la formule consacrée, ont posté des messages de remerciements à leur ancien mentor. Moustapha Diakhaté leur fait un clin d’œil dans l’optique des échéances futures pour leur éviter un problème de leadership au sein de l’Apr.
Sur le même revers, les ministres, Oumar Youm et Abdou Karim Fofana, froidement douchés ont fait les frais d’un travail jugé pourtant satisfaisant.
Quid du magistrat, Antoine Félix Diom, ancien de la Crei, et Oumar Sarr ; ex-Pds, sorti du coude de Macky? Ils ont fait jaser sur les réseaux sociaux. Et on s’interroge sur le largage du premier à la place Washington face aux opposants radicaux sénégalais.
Une plongée dans le champ politique laisse s’ouvrir un boulevard dégarni par le Président Idrissa Seck . Et Ousmane Sonko de Pastef en tire le meilleur parti. Occasion pour Dr Babacar Diop, dans sa nouvelle ligne politique, d’appeler de toutes ses forces l’unité de l’opposition, restée elle sur ses principes, pour endiguer les velléités de résistances de Macky Sall en 2024.
Est-ce que ce Gouvernement sera à la hauteur ? En tout cas, Macky gagne à l’applaudimètre. Si l’on s’en tient aux chiffres, le tandem Macky-Idy totalise environ 80% de l’électorat. Maintenant, qu’Idy s’est livré en force, va-t-il rebondir hors champ apériste ? A-t-il un avenir politique radieux ?
En dernière instance, les défis du moment sont là, le redressement économique post covid, l’un des chapitres les plus épineux à aborder. Et surtout pas de formules creuses…
senego