Naufrage de migrants en Méditerranée: «J’ai perdu mon enfant, j’ai perdu mon enfant!»

 

 

«J’ai perdu mon enfant, j’ai perdu mon enfant, il est où!» La vidéo où on entend les cris de désespoir d’une mère originaire de Guinée qui tentait de rejoindre l’Italie à bord d’un zodiac de fortune, mercredi, a été diffusée par l’ONG Open Arms qui œuvre en Méditerranée.

«Nous avons décidé de rendre public ce qui se passe dans ce morceau de mer pour que nos yeux ne soient pas les seuls à voir et pour qu’on mette un terme à tout ça tout de suite», a fait savoir l’ONG sur les réseaux sociaux.

Retrouvé dans l’eau et en attendant les secours l’équipe médicale de l’association a tenté de réanimer le petit Joseph, en vain. Le corps du bébé se trouve actuellement dans la morgue de l’île de Lampedusa.

Alertés, les gardes-côtes italiens sont intervenus avec un hélicoptère. Ils ont pris en charge six blessés qui requéraient le plus de soins, dont la mère du petit Joseph et une autre femme enceinte.

900 personnes mortes en Méditerranée depuis début 2020

Depuis le début de l’année, au moins 900 personnes se sont noyées en Méditerranée en essayant d’atteindre les côtes européennes, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Plus de 11’000 autres ont été renvoyées en Libye, «au risque de les exposer à des violations des droits de l’homme, à la détention, aux abus, au trafic (humain) et à l’exploitation», dénonce l’agence onusienne dans son communiqué.

Sur fond d’ingérences étrangères, la Libye est actuellement déchirée entre deux autorités rivales: le Gouvernement d’union nationale (GNA), basé dans l’Ouest à Tripoli et reconnu par l’ONU, et un pouvoir incarné par Khalifa Haftar, homme fort de l’Est.

Après l’échec de l’offensive lancée par le maréchal Haftar en avril 2019 pour s’emparer de la capitale Tripoli, les combats ont cessé depuis juin 2020. Un cessez-le-feu permanent a été conclu en octobre et des pourparlers interlibyens se déroulent depuis lundi en Tunisie, sous l’égide de l’ONU, pour tenter de sortir la Libye d’une grave crise politique et économique qui perdure.

Malgré une insécurité persistante depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, ce pays d’Afrique du Nord reste un important point de transit pour les migrants – en grande partie africains —, qui veulent coûte que coûte gagner l’Europe.

Les ONG rappellent régulièrement leur opposition à ce que les migrants arrêtés en mer soient ramenés en Libye en raison du chaos qui y sévit et dénoncent les conditions déplorables dans les centres de détention.

(AFP, 20minutes)