COVID-19 : LA NÉCESSITE DE RÉVISER LA LEGISLATION NATIONALE

 

 

Quels leviers pour relancer l’économie ?

Pour relancer l’économie en période post-Covid-19, la protection sociale est citée comme un des leviers à actionner. Pour ce faire, l’OIT travaille avec des organisations telles que l’Union européenne (UE), la Banque mondiale (BM) et d’autres Institutions “pour que les pays puissent être dotées de véritables stratégies sur la question de la protection sociale”, tout en recommandant “un dialogue fécond entre employeur et employé.” Ce, dans le but de trouver un “juste équilibre” pour “assurer la continuité de l’entreprise, sa productivité et le maintien des emplois”, a indiqué Dramane Haïdara, Directeur du bureau de l’Organisation internationale du travail (OIT) au Sénégal, en Gambie, au Cap-Vert et en Guinée Bissau, face au Jury du dimanche (JDD) de Mamoudou Ibra Kane, ce 15 novembre.


Conventions internationales – Code du travail

Pour l’Institution spécialisée de l’Organisation des nations unies (ONU), “cela se fait à travers la stimulation de l’emploi, l’accompagnement et le soutien de l’entreprise, et le développement de stratégies de protection sociale essentiellement pour les couches qui ont été le plus affectées, et aussi par le dialogue entre l’ensemble des parties prenantes.” Sur ce point, le Sénégal, signataire des conventions des Nations-Unies, gagnerait à réviser sa législation nationale pour ne pas dire son Code du travail.

Même s’il y a refusé de jouer le rôle de gendarme du monde du travail, entre les conventions internationales et les lois nationales notamment le Code du travail, le spécialistes a, toutefois, donné quelques pistes :

“Le Sénégal a ratifié les huit conventions fondamentales de l’OIT. Maintenant, il se peut que dans la ratification des conventions, dans leur application et leur traduction, dans la législation, qu’il y ait des écarts. Et au cours de la Conférence internationale du travail, pas en tant que gendarme mais on peut simplement interpeller les États pour voir dans quelles mesures ces différentes conventions internationales qu’ils ont ratifiées, sont appliquées au niveau de leur législation nationale, et qu’on accompagne les pays dans leur révision. C’est ce que nous préconisons en termes de renforcement des capacités et de mise à disposition d’outils. Notre rôle est d’accompagner les États dans leur volonté de développement. Pour ce qui concerne le monde du travail, au niveau de l’OIT, les trois parties sont présentes dans les débats, (avec) un Conseil d’administration tripartite. Vous avez la voix des travailleurs, celle des employeurs et des États. Et les trois parties viennent avec leurs arguments. Et c’est les arguments qui sont les mieux partagés qui sont retenus, et qui permettent de formuler des conventions internationales qui doivent se traduire dans les législations nationales. Je dis simplement, ce qu’il faut aujourd’hui, parce que nous avons besoin de créer des conventions d’emplois dans les pays, maintenir ces emplois mais nous avons aussi besoin pour qu’ils puissent avoir ces emplois, créer des entreprises. Parce que l’État ne recrute plus, ces entreprises créent la richesse, donc génèrent des emplois. Donc, il faut une certaine flexibilité qui puisse permettre d’avoir un environnement législatif attrayant, un environnement des affaires attrayant, mais en même temps aussi protéger les travailleurs”.

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