
Le Procureur de la République, Serigne Bassirou Gueye, doit s’autosaisir dans l’affaire du scandale des centres de redressement. C’est l’avis du Dr Momar Thiam. L’expert en communication et patron de Wellcom’in est un des invités, ce dimanche, 6 décembre, de l’émission Lr du temps, d’Alassane Samba Diop, sur iRadio et Itv.
Dans son argumentaire, il a d’abord formulé toute son indignation : “le mot redressement me pose problème parce qu’un individu on ne le redresse pas, on l’intègre dans une société normalement constituée qui est le Sénégal. En général, ce sont des animaux comme les chiens que l’on amène dans des centres de redressement.”
Ensuite, il a accusé l’État. Puis évoqué ce qu’il a appelé “un échec de l’éducation des parents.” Avant d’interpeller la justice : “Maintenant, c’est là où on voit qu’il y a deux poids deux mesures. Parce qu’on a vu ce qui s’est passé dans certains daaras à l’intérieur du pays. Où un marabout en charge de talibés, a été interpellé et placé sous mandat de dépôt par le Procureur, et il y a eu un procès. Dans ce qu’on appelle le principe d’égalité de traitement en droit, dans ce pays, on a l’impression que certains sont intouchables. D’autant plus que le marabout (concernant les centres de redressement) a présenté des excuses.
Cela veut dire qu’il s’arroge la responsabilité. Cela veut dire que le Procureur devait s’autosaisir, au moins pour éclairer la lanterne des Sénégalais et donner l’impression que la Justice fonctionne, et qu’il y a séparation entre le pouvoir judiciaire et le pouvoir politique. Je suis désolé de le dire, on a l’impression qu’il y a une complicité de l’État parce que ce monsieur vaque à ses occupations. Il a présenté ses excuses et on n’en parle plus. Malheureusement, cela va être rangé aux oubliettes alors que c’est cela le danger”.
“La gendarmerie n’a rien découvert que l’État ne savait déjà. Ce n’est pas possible. Parce que le cas échéant, ce serait une catastrophe”, avait déjà relevé son vis-à-vis, Ibrahima Bakhoum, journaliste formateur et analyste politique.
Pour l’heure, le dossier est confié au juge d’instruction du 8e cabinet. Les 43 mis en cause attendent d’être fixés sur leur sort.
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