
Un tribunal hongkongais doit rendre vendredi une décision concernant un jeune militant accusé d’outrage au drapeau chinois, un fait passible d’une peine d’emprisonnement.
Les autorités pro-Pékin du territoire semi-autonome multiplient depuis quelques mois les poursuites contre les dissidents et les détracteurs de Pékin dans l’ex-colonie britannique.
La semaine dernière, trois célèbres militants pro-démocratie Joshua Wong, Agnes Chow et Ivan Lam ont été condamnés à de la prison ferme.
Tony Chung, 19 ans, fait face à de multiples accusations qui pourraient donner lieu à d’autres procès pouvant le conduire en prison. Interpellé fin octobre par des policiers en civil à quelques mètres du consulat américain, il est depuis en détention provisoire.
Selon un groupe se faisant appeler «Friends of Hong Kong», le jeune militant aurait été arrêté par la police ce jour-là car il souhaitait demander l’asile au consulat américain de Hong Kong.
Il doit comparaître vendredi devant un tribunal pour avoir, en mai 2019, jeté à terre un drapeau chinois ainsi que pour avoir pris part à un rassemblement illégal. Ces faits sont passibles d’un maximum de trois à cinq ans d’emprisonnement.
Tony Chung est également la première personne à être poursuivie en vertu de la nouvelle loi sur la sécurité nationale imposée en juin par Pékin à Hong Kong pour réprimer le mouvement de contestation qui a secoué la ville en 2019.
Il est ainsi accusé de sécession, ce qui pourrait lui valoir une peine d’emprisonnement à perpétuité, de blanchiment d’argent et de conspiration en vue de publier des contenus séditieux.
Si, vendredi, le tribunal le reconnaît coupable, l’ancien dirigeant du groupe «Student Localism», qui demandait l’indépendance de Hong Kong par rapport à la Chine continentale, pourrait être emprisonné en attendant son procès pour avoir enfreint la loi sur la sécurité nationale.
Les faits d’outrage au drapeau s’étaient déroulés en mai 2019 devant le parlement hongkongais lors d’affrontements entre militants pro et anti-Pékin alors que des députés pro-démocratie essayaient d’empêcher l’adoption d’un projet de loi controversé sur les extraditions, depuis abandonné.
Sur une vidéo projetée lors de son procès, Tony Chung tient un drapeau chinois qu’il a dérobé à un militant pro-Pékin avant de le jeter par-dessus son épaule.
Le parquet l’a accusé d’outrage délibéré, ce que Tony Chung a rejeté, affirmant qu’il n’avait pas conscience qu’il s’agissait d’un drapeau chinois. La prochaine comparution de Tony Chung pour avoir violé la loi sur la sécurité nationale doit avoir lieu le 7 janvier.