ACCIDENTS MORTELS, BARÇA OU BARSAKH, CORONAVIRUS, INCENDIES, INONDATIONS (…) L’an 2020 s’éclipse sous un lot de catastrophes et de tragédies.

 

L’année 2020 a été particulièrement marquée par toutes sortes de crise. Ainsi, des mesures restrictives et de réajustement économique ont été adoptées pour éviter le naufrage sanitaire et économique. En primo, le coronavirus avec son lot journalier de cas confirmés, continue sa course effrénée; la vague déferlante de l’émigration clandestine, les accidents avec leur lot de morts en passant par les incendies de marché et de mine gazière.

Le Coronavirus : un tsunami social, économique et sanitaire

Pourtant, 2020 est née avec un brin d’espoir après les déceptions sociales de 2019. Déjà à l’heure où blanchit l’année, le Sénégal est frappé de plein fouet par un micro virus venu de Chine et qui a mis à carreau tout le monde : le coronavirus. Nous sommes le 02 mars. Le président de la République avait convoqué une réunion d’urgence avec tous les acteurs de la Santé, Infectiologues, pneumologue, ministère de la Santé, pour échanger et discuter sur les stratégies de prévention contre le coronavirus qui avait fini de gagner une partie de l’Asie et l’Europe. Un ressortissant français venu de Nîmes, un foyer de la pandémie en France, est le sujet zéro du coronavirus au Sénégal. Quelques jours plus tard, un Modou-Modou venu d’Italie et habitant la ville religieuse de Touba est testé positif … et d’autres sont arrivés considérés comme cas importés. 

Du coup, il s’en est suivi une vague de contamination à Touba et des cas importés commencèrent à être détectés au Sénégal. Le premier décès est enregistré le mardi 31 mars 2020. Un décès qui a attristé toute la République et confirmé la reconnaissance de l’existence du virus par les Sénégalais qui ont d’ores et déjà cru en la maladie. Et à la date de lundi 28 décembre 2020 le Sénégal a enregistré 18. 728 cas confirmés dont 17.031 guéris, 390 décès et 1.306 sous traitement. 

Les services de santé du ministère ont confirmé que l’ancien président de l’Olympique de Marseille, l’agent de joueurs Pape Diouf a été emporté par la covid-19. D’autres informations sous-entendent que des autorités comme le porte-parole des Tidianes Serigne Pape Malick Sy, Moustapha Sourang, Babacar Touré, Mansour Kama, Serigne Cheikh Mbacké, le général Mamadou Niang …, auraient été elles aussi, emportées par la Covid-19.

La pandémie de la Covid-19 est un choc sanitaire brutal à l’échelle planétaire avec un impact sur toutes les économies. Les conséquences de cette pandémie sont de plusieurs ordres : notre économie s’est affaissée, engendrant une baisse drastique de la croissance qui a atteint -0.9%, des pertes économiques estimées en milliards de francs Cfa. Nous avons assisté à la fermeture des lieux de culte accompagnée de mesures coercitives pour limiter la propagation du virus. Ainsi le Sénégal a perdu des milliers de milliards de francs Cfa …

Ces centaines de victimes emportées par le Barça ou Barsakh

Au moment où le Sénégal dominait la pandémie à coronavirus en sortant peu à peu la tête de l’eau, il s’en est suivi une autre catastrophe, un drame social :  l’émigration clandestine, communément appelée Barça ou Barsakh. Les jeunes ont pris leur courage à deux mains pour braver l’Océan Atlantique au péril de leurs vies. C’est ainsi que depuis le début de la période hivernale, des centaines de jeunes quittent régulièrement les côtes sénégalaises pour rejoindre les îles Canaries à la recherche de mieux-être. Ainsi, presqu’un millier de jeunes ont péri au large en tentant de rejoindre l’Europe. Un drame social qui a laissé des familles entières dans l’émoi, la tristesse et le désarroi sans fin. La perspicacité des forces de l’ordre sénégalaises a permis toutefois mettre la main sur plusieurs concitoyens considérés comme des passeurs. 

Les Accidents de circulation mortels qui ont émus la nation

En 2020, la succession et le lot des accidents a causé beaucoup de dégâts matériels et de pertes en vie humaine. Selon la brigade nationale des Sapeurs-pompiers, “les accidents de la circulation tuent en moyenne 532 personnes par an au Sénégal”. 

Pour cette année, l’un des accidents les plus meurtriers est celui qui a eu lieu à Thiès ou au moins seize personnes ont péri dans cet accident de la circulation survenu le 29 octobre sur la nationale 2 à hauteur d’Allou Kagne, dans les faubourgs de Thiès. 

L’accident a impliqué un bus de transport de 70 places et un camion frigorifique, causant plusieurs blessés. Mais l’un des accidents qui marque toujours les esprits, c’est celui du Chérif Abdourahmane Fall Tilala. Il est décédé sur le coup, sur l’autoroute à péage avec son épouse et son chambellan. Nous sommes le 04 mars. 

Dans le chemin de l’Espagne, une pirogue a pris feu le 21 octobre emportant une vingtaine de jeunes Saint-Louisiens. C’est suite à l’explosion du moteur de la pirogue.

Les incendies ont ravagé marchés et habitations

Au-delà du lot des accidents macabres, de la pandémie à Coronavirus mortelle, de l’émigration clandestine fataliste, 2020 a été aussi marquée par des incendies de marché, emportant des centaines de millions de francs Cfa.

À Kaolack, nous sommes au mois d’août. Le marché central a pris feu dans la nuit du 16 août 2020, emportant plusieurs marchandises. Après comptage, les sinistrés ont enregistré plus de 500 cantines et tables parties en fumée et 800 personnes directement impactées par le sinistre. Des dizaines de millions partis en flamme.

La ville Sainte de Touba a elle aussi passé une nuit dure et longue, avec l’incendie survenu au marché Occass. Selon le bilan, c’est des centaines de cantines, une vingtaine de centres commerciaux, une centaine de tables qui ont été complètement réduits en cendre. Les commerçants estiment leurs pertes en milliards de francs Cfa partis en fumée. Informé, le khalife général des Mourides dégaine une enveloppe de 100 millions pour soutenir les sinistrés qui ont tout perdu. Un incendie qui a fortement touché l’économie de la cité qui était déjà grippée par la pandémie à Coronavirus. Un incendie d’une rare violence dont les causes restent à être déterminées.

Les deux parcs, “Pack Lambaye” de Pikine et celui du centre-ville ont aussi subi les affres des flammes emportant des centaines de millions. Les sinistrés, la plupart des commerçants, ont quasiment tout perdu. Les flammes n’ont rien laissé après leur passage.

La principale difficulté des pompiers pour faire face aux incendies a été l’absence des bouches d’incendie très rares dans les zones marchandes. C’est le constat fait dans tous les incendies de marché.

Les inondations envahissent le Sénégal

La saison des pluies 2020 a été excédentaire. Les eaux pluviales ont envahi les commerces, les maisons et les services. Des morts ont été signalés, des habitations ravagées, des animaux emportés par les eaux. Les pluies ont été exceptionnelles. 

Suite à une évaluation de terrain menée par les équipes de la Croix-Rouge sénégalaise (SRCS), ReliefWeb, un service d’information humanitaire du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), a révélé le bilan catastrophique des inondations au Sénégal. Il fait état de 11 régions touchées dont 25 départements, 16 798 personnes touchées, 365 familles  personnes déplacées, 7 morts. 

Ces informations issues des évaluations de terrain menées par les équipes de la Croix-Rouge sénégalaise (SRCS) révèlent une situation critique pour 16 798 personnes touchées (5 879 hommes et 10 919 femmes). Parmi elles 640 enfants de moins de 5 ans, 216 femmes enceintes / allaitantes, 72 personnes handicapées, 533 personnes âgées.

Kaolack, Keur Massar, Saint-Louis, Ziguinchor, Kaffrine, … sont les localités les plus touchées par les inondations.

À Saint-Louis, les quartiers Bango, Pikine, Cité Niakh, sont les quartiers les plus impactés. Selon les autorités administratives, ce sont 1.800 ménages qui sont sinistrés et sur les 33 quartiers de la ville, 22 quartiers sont touchés par les inondations. Tandis qu’à Ndiébène-Gandiol, Keur Barka et Rao, des ménages sinistrés ont été enregistrés. Dans le cadre du plan ORSEC déclenché par le gouvernement, note Khadim Hann, les expressions de besoins de la région ont été chiffrées à 300 millions de francs CFA, une somme destinée à l’achat de motopompes et matériels de lutte contre les inondations, ainsi qu’à l’appui des ménages touchés. 

Un plan décennal de gestion des inondations avait pourtant été lancé en 2012 doté d’environ 750 milliards de francs CFA (plus d’un milliard d’euros)…

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