Gros scandale sexuel à Louga : Un Français arrêté pour abus sexuel sur des enfants talibés

 

 

Le gérant de l’association «Action en faveur des enfants de la rue» aurait abusé sexuellement des pensionnaires du centre. R. Minguez (35 ans), poursuivi pour pédophilie et acte contre-nature, a été arrêté par la police et déféré hier lundi, au parquet du tribunal de Louga.

Un scandale sexuel grandeur nature impliquant un ressortissant français et des enfants qu’il devait protéger. Un peu comme ce qui s’était passé au centre de formation Dakar Sacré-Cœur au mois de février 2020 où le préparateur physique des jeunes footballeurs, Olivier B. Sylvain, attouchait sexuellement les jeunes. Cette fois, le scandale semble plus grave puisqu’il s’agit d’un humanitaire qui aurait abusé sexuellement de jeunes talibés qu’il avait retirés des rues pour les mettre dans son centre dénommé «Action en faveur des enfants de la rue». Une structure qui dit œuvrer pour la sécurité et le bien-être des enfants de la rue en vue de leur donner un cadre de vie idéal. Cette noble mission avait poussé R Minguez à s’installer à Louga depuis des années pour être plus proche de ses cibles. Mais sa vie semble basculer. Le jeune homme est actuellement au centre d’un répugnant présumé scandale sexuel qui risque de l’éloigner davantage de sa famille basée dans l’Hexagone. Il est accusé d’avoir abusé sexuellement des garçons âgés entre 5 et 11 ans. Cette affaire qui risque d’impacter négativement le fonctionnement de cette structure implantée au quartier Keur Serigne Louga-Est, a été ébruitée samedi dernier, par les éléments du commissariat central de Louga. La machine judiciaire a été activée contre le «bienfaiteur français», lorsque les hommes du commissaire Lamarana Diallo ont reçu un coup de fil anonyme, les informant qu’un talibé âgé de 7 ans venait de porter de graves accusations sur le nommé R. Minguez, le responsable de «Action en faveur  des enfants de la rue». Très précis, l’informateur anonyme de la police a révélé les échanges qu’il a eus avec le petit talibé qui déambulait seul dans la pénombre (il était 20 heures) : «L’enfant m’a révélé qu’à l’image de  ses camarades talibés, il avait décidé de passer la nuit chez le ressortissant français qui leur avait aménagé un dortoir.

«Tonton Toubab» enfoncé par certains de ses «neveux»

Alors, avant qu’il ne dorme, le Français est venu vers lui et lui a proposé d’entretenir avec lui une partie de sexe. Il a refusé catégoriquement et le jeune homme l’a chassé de sa maison, le livrant à la pénombre des ruelles du quartier…»

Dès que leur interlocuteur a raccroché, les limiers sont allés retrouver le talibé en question. Entendu à nouveau, celui-ci a maintenu les accusations portées à l’endroit du «bienfaiteur». Pour tirer au clair cette affaire, les hommes en uniforme se sont rendus au domicile du mis en cause, lequel a été arrêté et acheminé sous bonne escorte dans les locaux du commissariat central.

Entendu par les policiers-enquêteurs, R. Minguez a catégoriquement nié les faits à lui reprochés. «J’œuvre dans l’humanitaire, je n’ai jamais songé rôder autour des talibés. Je suis appelé à les protéger», s’est-il défendu. Non convaincus, les enquêteurs se sont encore rendus chez lui pour interroger les autres talibés. Une vingtaine de jeunes garçons ont été trouvés sur les lieux. Cuisinés, certains parmi eux ont confirmé que le mis en cause leur faisait des attouchements pendant qu’il les douchait. D’autres ont soutenu que «Tonton Toubab» couchait souvent sur eux, pendant qu’ils dormaient. Un garçonnet a lui, déclaré avoir été violé par le blanc. R. Minguez a été inculpé pour pédophilie et acte contre nature, en dépit de ses dénégations soutenues. Il a été déféré au parquet du tribunal de grande instance de Louga, après la durée légale de sa garde à vue.

Le voisinage entre indignation et dénégation

Les circonstances de l’arrestation de R. Minguez, ce ressortissant français, qui serait impliqué dans une invraisemblable histoire de mœurs, ont indigné certains habitants du quartier Keur Serigne-Est, plus précisément à Tripano, où le mis en cause, avait un appartement, réparti entre une chambre personnelle, un dortoir pour les enfants, une infirmerie… Ici, toutes les discussions tournent autour de cette singulière affaire prise très au sérieux par les autorités judiciaires de la ville. Seulement, les voisins rencontrés ne parlent pas le même langage. Si certains, qui se disent indignés, condamnent l’attitude du mis en cause, d’autres ont pris sa défense, le dépeignant comme un «humaniste vertueux». Conducteur de moto Jakarta, M.D, la trentaine, déclare qu’il a été dépassé par la tournure malheureuse de cette affaire incriminant le Français. Il dit : «Cette histoire m’a complètement bouleversé. Vraiment, je ne m’attendais pas à ça de lui. Si les accusations portées contre lui sont avérées. Il avait réussi son intégration dans le quartier. Sa maison ne désemplit pas de talibés. Pour le moment, puisque le dossier est entre les mains de la justice, nous ne pouvons que lui souhaiter la liberté, même si les accusations sont d’une gravité extrême…»  Non loin du garage de motos Jarkata qui donne sur la voie de contournement, des femmes discutaient devant un étal de légumes. Le trio, visiblement intéressé par les derniers développements de cette affaire, a pris la défense du voisin blanc. «R. Minguez n’est pas capable de faire du mal aux enfants. Il les aime et les considère comme ses propres fils. S’il est resté au Sénégal, c’est pour prendre soin des enfants de la rue. La faute incombe aux parents qui laissent leurs enfants vadrouiller dans la ville. Si ce dernier ne les avait pas récupérés, ils seraient tombés entre les mains des bandits», a soutenu avec  insistance l’une d’elles.

R. Minguez, «l’enfant au cœur»

Animateur, éducateur de formation, R. Minguez est un spécialiste de l’enfant. Il ne vit que pour cette couche vulnérable. Son histoire avec le Sénégal remonte à 2015. Le jeune Français qui discutait constamment avec des amis sénégalais, a été informé que dans ce pays du Sahel, les enfants traversent des difficultés incommensurables. Il a alors décidé de venir au pays de la Téranga dans le but de découvrir sa culture, mais surtout de s’imprégner de la problématique des enfants de la rue. Et, depuis, il s’est installé à Louga où ses activités quotidiennes tournent autour de l’amélioration de la condition des Talibés, communément appelés les enfants de la rue. Pour cela, il a mis en place une Association dénommée Faveur des enfants de la rue. Cette structure met l’accent sur l’hygiène corporelle et vestimentaire de 450 talibés qu’elle suit. Ces derniers bénéficient d’une assistance médicale. D’ailleurs, ces actions concrètes réalisées sur le terrain, ont permis au Français d’entretenir d’excellentes relations avec certaines confréries. Mais, cette affaire de mœurs risque de tout compromettre. N’empêche, R. Minguez a toujours l’enfant au cœur.

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