4 élèves font chanter la comptable de leur école avec ses photos nues

 

 

Le tribunal des flagrants délits de Dakar a jugé hier mardi, une singulière histoire de tentative d’extorsion de fonds. Ndèye Fatou Dieng, comptable, faisait face à son beau-fils, Mame Alassane Sylla et ses camarades de classe qui ont tenté de lui soutirer de l’argent. Les prévenus la faisaient chanter avec une vidéo obscène d’elle publiée par «Kocc».

Elle est dans une mauvaise posture. Ndèye Fatou Dieng, comptable dans une école privée de Dakar, jouait les premiers rôles dans une histoire de mœurs. Une affaire qui ternit son image dans l’établissement. Une vidéo obscène dans laquelle elle apparaît clairement a atterri dans les sites pornographiques, «Seneprono et Babiporno». C’est le mystérieux «Kocc Barma, administrateur desdits sites, qui les a divulguées. Comment Kocc est entré en possession de sa vidéo ? C’est la question qui revient à chaque fois dans ses pensées. Mais, la dame est persuadée qu’elle l’a seulement envoyée à son époux, établi aux États-Unis. Puisqu’ils ont vécu quelques mois de mariage à distance, elle a voulu lui faire plaisir. Fatou s’est filmée nue en mettant en exergue ses parties intimes et a envoyé la vidéo à son homme. Malheureusement, la vidéo a fini par atterrir sur Internet. Ce n’est pas contre Kocc Barma qu’elle se bat devant la justice, mais contre son beau-fils, Mame A. Sylla et ses amis. Lesquels sont d’ailleurs des élèves dans l’établissement au sein de laquelle la plaignante officie comme comptable. M. A. Sylla et ses camarades de classe, O. Ka, M. M. Diène alias Abou, informaticien et Ch. M. Niang qui avaient visionné une vidéo de Fatou dans Seneprono, ont tenté de profiter de sa situation matrimoniale pour lui soutirer de l’argent. O. Ka est allé alors voir la dame dans son bureau pour lui dire dans le blanc de l’œil qu’il a eu à voir sa vidéo compromettante dans le site Seneporno. Et il la rassure, lui disant qu’il peut le mettre en rapport avec un informaticien qui peut supprimer la vidéo des sites de «Kocc». Pour ce faire, il lui réclame 150 000 FCfa. Une cascade de plaintes a fait tomber la bande des 4 amis. L’affaire a été jugée hier mardi, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Elèves en classe de Terminale, les prévenus, A. Sylla, O. Ka, M. M. Diène alias Abou informaticien et Ch. M. Niang ont écopé d’une peine d’avertissement.

Les faits

Le 7 décembre dernier, Ndèye Fatou Dieng a été contactée par sa cousine Isseu Niang, lui informant que «Kocc» a annoncé dans son compte Snapchat qu’il allait publier ses images obscènes. «Nd. F. Dieng ya ayé tour mercredi. Khir bi dalay dal», avait dit Kocc. Isseu lui a aussi suggéré de prendre contact avec «Kocc» pour une éventuelle négociation avant que les images ne soient divulguées. Quelques instants plus tard, Nd. F. Dieng a reçu, via Facebook, un message de Aly Thiam. Celui-ci soutient avoir vu la publication de « Kocc» et lui propose de l’aider pour empêcher la publication des images. Mais, Fatou a tout bonnement décliné ses services, décidant de saisir la justice en portant plainte contre X à la Division spéciale de Cybercriminalité. Une enquête est ouverte. N’empêche, une de ses vidéos obscènes où elle s’est filmée montrant ses parties intimes, est apparue sur le réseau social Snapchat de «Kocc», sur «Seneprono» et «Babiporno». Et, l’histoire commence à alimenter les débats au sein de l’école et de sa famille. Le 21 décembre dernier, O. Ka, ami de son beau-fils, A. Sylla, est venu à son bureau et propose de la mettre en rapport avec Abou informaticien pour faire supprimer les images. Fatou dit au jeune homme de lui accorder le temps d’en parler avec son époux avant de prendre une décision. Cela fait, son mari lui dit de prendre le contact de l’informaticien. Rapidement, Nd. F. Dieng se rend au domicile de Ch. M. Niang, élève dans l’école pour avoir le numéro d’O. Ka. Mais, elle ne trouve pas celui-ci sur les lieux. Elle demande le numéro du gars à sa mère. Quand elle compose le numéro du garçon, à sa grande surprise, la comptable se rend compte qu’elle a manqué, la veille, un appel du même numéro. Elle demande à Ch. M. Niang le motif de l’appel. Et, il lui fait savoir que c’était pour une demande d’uniforme de l’école. Alors que le 18 décembre, elle lui avait signifié qu’il ne pourrait acquérir une tenue sans le complément de son inscription. Au bout du fil, Ch. M. Niang lui a confirmé que son ami Abou, informaticien, peut supprimer la vidéo. Mouhamed lui envoie le numéro de Ousseynou qui a confirmé le service, exigeant 150 000 FCfa pour ce faire. Nd. F. Dieng remet ainsi le numéro à son mari. L’homme qui doute de la bonne foi des garçons, demande à sa femme de retourner à la police, porter plainte contre l’informaticien, pour extorsion de fonds.

Le 24 décembre, les enquêteurs de la cybercriminalité arrêtent O. Ka qui reconnaît les faits et balance ses complices. Dans ses aveux, O. Ka a soutenu qu’au début, il avait l’intention d’aider la plaignante à supprimer la vidéo. Raison pour laquelle il lui a suggéré de solliciter les services d’un informaticien. Mais, une fois chez lui, l’idée de soutirer de l’argent à Nd. F. Dieng lui est venue. Il en parle à ses camarades, dont le beau-fils de la comptable qu’ils ont planifié d’escroquer. A. Sylla a proposé qu’ils demandent 300 000 FCfa. O. Ka fera savoir aux policiers qu’ils ont fait intervenir l’étudiant en informatique, M. M. Diène (Abou informaticien) pour réussir le deal auquel les autres mis en cause ont reconnu avoir participé. Le beau-fils de la victime a dit qu’O. Ka lui avait promis une commission de 25 000 FCfa. Mais, les choses ont mal tourné.

Procès

Placés sous mandat de dépôt le 24 décembre passé, les mis en cause ont été jugés hier mardi, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. O. Ka est poursuivi pour association de malfaiteurs, tentative d’extorsion de fonds et ses camarades d’association de malfaiteurs et complicité de tentative d’extorsion de fonds. La partie civile, Nd. F. Dieng, a raconté sa mésaventure au tribunal, se disant mal à l’aise, son beau-fils étant impliqué. Se disant coupable d’avoir envoyé une vidéo de 30 secondes à son époux, Nd. F. Dieng sollicite le pardon du tribunal pour les prévenus à qui elle a accordé son pardon. Reconnaissant unanimement les faits qu’ils disent regretter, les prévenus ont sollicité la clémence du juge. Le conseil de la partie civile, Me Youssou Dieng, a réclamé le franc symbolique. Le procureur de la République a requis une peine de 2 ans, dont 2 mois ferme, contre tous les prévenus. La défense assurée par Mes Ousseynou Gaye, Amadou Sow et Babacar Mbaye, a sollicité la clémence du tribunal. En rendant sa décision, le juge a disqualifié le délit de tentative d’extorsion de fonds initialement reproché à Ousseynou, en escroquerie. Le prévenu principal a été reconnu coupable d’association de malfaiteurs en complicité avec ses co-prévenus. Ils ont écopé de 2 ans assortis du sursis.

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