Révélations sur le lieutenant mécanicien accusé du viol sur un garçon de 16 ans

 

Mécanicien-bateau, officiant au Port autonome de Dakar, C. A. B. Ndiaye a été placé sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du premier cabinet de Pikine, Makha Barry. Inculpé pour tentative d’acte contre nature et pédophilie sur un garçon de 16 ans, il a passé sa première nuit en prison.

C’est le tribunal de Pikine qui a hérité du dossier. Les faits s’étant déroulés dans la banlieue dakaroise, le dossier a été confié au deuxième tribunal de grande instance (Tgi) de la capitale sénégalaise. Précisément au juge d’instruction du premier cabinet, Makha Barry. Le magistrat instructeur, devant la gravité de l’acte de C. A. B. Thiam, n’a pas hésité à lui asséner le coup de massue fatal qui l’a propulsé tout droit en prison. Assisté de son avocat, Me Kayossi, le lieutenant mécanicien de 42 ans, après avoir entendu le juge d’instruction lui signifier les faits à lui reprochés, a entamé sa marche vers l’austérité de la détention. L’homme qui aurait tenté de violer un garçon de 16 ans, sous la menace d’une arme, est sorti dans la matinée d’hier lundi 04 janvier 2021, du bureau du juge Barry avec la si redoutée fiche colorée de l’inculpation. Ecroué pour pédophilie et tentative d’acte contre nature, il a passé sa première nuit en prison. Envoyé au Cap Manuel, prison qui accueille depuis la pandémie du covid-19, les prisonniers fraîchement débarqués par le fourgon de l’administration pénitentiaire, il devra, en sus de l’incarcération, supporter la longueur de l’instruction en matière criminelle. Une sanction que subit toute personne poursuivie de viol et pédophilie depuis le vote, le 31 décembre 2019, de la loi criminalisant le viol et la pédophilie.

«Il n’y a pas eu de pénétration, mais des attouchements»

Déféré à la veille des fêtes de fin d’année, il a connu un premier retour de parquet, avant d’être entendu hier matin. Seulement, une source proche du dossier éclaire certains faits : «Il n’y a pas eu de pénétration, mais le mis en cause a fait des attouchements au garçon et a éjaculé.» Le mercredi 30 décembre 2020, l’annonce de son arrestation avait naturellement choqué. Et lorsque le motif a fait le tour de son fief, Pikine cité Icotaf, et des localités environnantes, l’estime que beaucoup lui portaient a chuté tel un château de cartes. Diplômé de l’École nationale de pêche maritime d’où il est sorti avec le grade de «lieutenant-mécanicien», Ndiaye était employé du Port autonome de Dakar, à la Direction des affaires portuaires. Sa vie a basculé le dimanche 27 décembre 2020, lorsque S. S, au bord des larmes, a informé la police des sévices sexuels que venait de subir son garçon de 16 ans. Une plainte contre le mis en cause est écrite. Là, tout est allé vite. Très vite.

Il n’est dans aucun corps militaire

Le lieutenant, contrairement à ce que pensent beaucoup de gens, n’est dans aucun corps militaire. Le titre de lieutenant lui est attribué suite à la formation qu’il a réussie. Le commissaire Arona Bâ avait lancé ses éléments de la brigade de recherches de la police de Pikine aux trousses du lieutenant-mécanicien qui s’était évaporé dans la nature. C’est le mardi 29 décembre 2020, qu’il a lui-même troué le tunnel de sa sortie. A la grande surprise de tout le monde, il s’est rendu au domicile du garçon présumé victime. Cherchant une médiation, il demande à parler aux parents de l’adolescent. Se voulant cash, il essaie d’étouffer l’affaire en leur proposant 400 mille FCfa. Ce qui révulse ces derniers qui font semblant d’accepter, avant d’alerter le commissaire Bâ qui met Ndiaye aux arrêts.

Chanvre indien, préservatifs, gel lubrifiant, armes, menottes

Peu avant son face à face avec les enquêteurs, C. A. M. Ndiaye est conduit à son domicile par les policiers aux fins de perquisition. Deux armes à feu de marque Walter et Rohmrg 2, quarante-neuf cartouches de 22 Long Rifle, deux chargeurs vides, un cornet de chanvre indien, un joint entamé, une paire de menottes, deux tenues treillis, un béret bleu des Nations-Unies, une facture d’achat de l’une des armes à feu, une autorisation provisoire de port d’arme délivrée en 2010, des gels lubrifiants et un lot de préservatifs y sont trouvés. Sans détour, il aurait avoué avoir entretenu un rapport intime avec le garçon de 16 ans dans la nuit du 26 au 27 décembre 2020. C. A. B. Ndiaye aurait également reconnu la propriété de tout le matériel retrouvé à son domicile. Aujourd’hui, il lui devra arpenter le chemin de croix de l’instruction avant d’espérer un jugement.

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