Royaume-Uni: Statue d’esclavagiste déboulonnée: ils plaident non coupable

 

Quatre personnes poursuivies pour le déboulonnage à Bristol de la statue de l’esclavagiste Edward Colston, jetée à l’eau en juin dernier dans la foulée du mouvement Black Lives Matter, ont plaidé non coupable de dégradations lundi. Le début de leur procès a été fixé au 8 février devant une cour de Bristol, lors de leur comparution devant un tribunal de cette ville de l’ouest de l’Angleterre.

«Nous allons contester vigoureusement ces accusations pénales», ont commenté Raj Chada et Laura O’Brien, avocats au cabinet Hodge Jones & Allen, chargé de la défense de trois d’entre eux.

Manifestations de soutien

La police de Bristol a indiqué dans un communiqué avoir arrêté quatre personnes qui manifestaient devant le tribunal en soutien aux prévenus, qui comparaissaient libres, les rassemblements étant interdits dans l’Angleterre confinée en raison du nouveau coronavirus. Une protestation en ligne a rassemblé plus de 150 personnes.

Le 7 juin, la statue d’Edward Colston, qui faisait controverse depuis des années, avait été déboulonnée puis jetée dans les eaux de l’Avon, fleuve qui traverse la ville, lors de manifestations du mouvement Black Lives Matter, dans le sillage de la mort de George Floyd, un Noir tué par un policier aux États-Unis. La statue avait été repêchée ultérieurement par les autorités locales.

Dans le sillage de Black Lives Matter

Edward Colston s’est enrichi dans le commerce des esclaves. Il aurait vendu 100’000 esclaves d’Afrique de l’Ouest dans les Caraïbes et aux Amériques entre 1672 et 1689, avant d’utiliser sa fortune pour financer le développement de Bristol, ce qui lui a longtemps valu une réputation de philanthrope.

Dans le sillage du mouvement Black Lives Matter, contestations, questionnement et introspection ont essaimé au Royaume-Uni autour du passé colonial du pays et de sa représentation. Une salle de spectacle à Bristol qui portait le nom de Colston a notamment été débaptisée. Le groupe Massive Attack, originaire de la ville, avait refusé de s’y produire à cause de son nom.

Plusieurs organisations britanniques de premier plan, comme la Banque d’Angleterre ou la Lloyds, qui assurait les navires esclavagistes, ont présenté leurs excuses et plusieurs autorités locales, comme la Cité de Londres, ont décidé de retirer des statues liées à l’esclavagisme.

(AFP)