Casamance : L’armée rase les bases rebelles de Sikoune et Bilasse

L’Armée a repris ces derniers jours les opérations de nettoyage  dans le sud  du  département de Ziguinchor. Une mission entamée depuis le mois de mars 2020 et qui avait conduit à la libération des villages de Bissine et de Binjaloum Manjacques, des zones jadis occupées par  des bandes armées supposés appartenir au Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc)  qui  y développent  une économie de guerre. La grande muette, au regard de l’impressionnant  déploiement  dans ces opérations, semble déterminée  à  aller jusqu’au bout de son objectif : celui de mettre un terme définitivement à la cohabitation avec les positions rebelles et restaurer l’autorité de l’Etat dans la zone. Depuis lors, l’armée avait la volonté de libérer certaines  zones pour baliser la voie au retour des déplacés de «guerre» au sud du Sénégal. Les opérations de sécurisation en cours dans le triangle Bilasse, Sicoune et Bafata traduisent à suffisance la détermination de la grande muette de lever toutes contraintes à l’instauration de l’autorité de l’Etat dans ces localités. Les tirs à l’arme lourde entendus jusque dans les communes de Boutoupa-Camaracounda, Adéane, Singhère et Kaour, appuyés par une logistique aérienne, illustrent à suffisance que les opérations en cours sont loin d’être un jeu d’enfant. L’enjeu est énorme pour la grande muette dans cette partie sud du département de Ziguinchor où l’objectif est  double : baliser la voie au retour des déplacés et faire prévaloir l’autorité de l’Etat dans une zone que des éléments armée supposés appartenir au Mfdc contrôlent depuis des décennies. Une source bien au fait du déroulement de ces opérations confie que la préoccupation est de démanteler toutes les positions des bandes armées dans la zone et d’y établir un schéma progressif d’implantation et de sécurisation, à l’image de ce qui a été fait à Bissine et Binjaloum Manjacques.

Des bases ‘’rebelles’’  réduites en cendres
Sur le théâtre des opérations, l’armée est plus que jamais décidée à traquer les bandes armées jusque dans leurs derniers retranchements. Les hommes du Colonel du Souleymane Kandé, Commandant de la zone militaire N°5, ont réduit en cendres les deux bases de Sikoune et Biliasse, celles qui étaient importantes pour les combattants du mouvement séparatiste. Selon des sources, après avoir eu la situation exacte de ces bases restées jusque-là secrètes pour les éléments du Mfdc, l’armée les a toutes pilonnées avec un armement lourd. Les rebelles avaient pourtant tenté de repousser l’armée. Mais c’était peine perdue, puisque l’avion de reconnaissance entré dans la danse a été d’un appui considérable. Pour le moment, les autorités militaires restent muettes sur ces combats. Aucune information ou bilan n’a filtré. Secret de défense militaire oblige. Mais d’après nos sources, le bilan des pertes en vies humaines est lourd du côté des bandes armées. Les deux bases rebelles sont toutes parties en fumée. «On comprend pourquoi l’aile politique du mouvement indépendantiste a, lors de la célébration du 14e  anniversaire du rappel à Dieu de son leader charismatique (Abbé Diamacoune Senghof, Ndlr), appelé à de nouvelles négociations avec l’Etat du Sénégal, en vue d’un énième cessez-le feu en Casamance», explique sous le couvert de l’anonymat un observateur averti de la crise. Mais, «l’heure n’est pas pour le moment aux négociations», indiquent des sources sécuritaires. Pour rappel, au mois de décembre dernier, les forces de défense et de sécurité du Sénégal et de la Guinée- Bissau avaient décidé de réactualiser les axes de collaboration militaires  pour l’instauration de la sécurité transfrontalière entre les deux pays. Les présentes opérations militaires en Casamance sonnent comme le début de la matérialisation  d’une telle ambition.  Depuis hier, des informations sur des avancées de l’armée sénégalaise sur le terrain des opérations  parviennent de différentes sources.