THIES – Abdoulaye Sow sur la suppression des villes : «La ville de Thiès doit être élargie à la commune de Fandène»

 

 

Alors que la suppression des villes-collectivités locales fait débat, Abdoulaye Sow plaide l’élargissement de Thiès à la commune de Fandène. Le conseiller départemental estime que cette collectivité est plus liée aux deux arrondissements de la Ville qu’à celui de Keur Mousseu.

Le conseiller départemental Abdoulaye Sow est revenu sur le débat autour de la suppression des villes. Cet acteur de la décentralisation évoque beaucoup d’aspects concernant la connexité entre les différents quartiers que compose la commune de Fandène et celles des trois communes de la ville de Thiès. «Il faut que la grande ville puisse avoir comme union les communes de la ville actuelle de Thiès et celle de Fandène. Ce qui demande un nouveau découpage parce que Fandène se trouve dans l’arrondissement de Keur Mousseu, alors que du point de vue de l’homogénéité territoriale, rien ne lie ces deux localités. Fandène est beaucoup plus liée aux deux arrondissements de la ville de Thiès», a-t-il soutenu face à la presse. M. Sow invite donc à une «nouvelle correction» pour promouvoir les grandes villes. «Ce même phénomène peut se poursuivre un peu partout dans le pays pour permettre à Mbour également d’avoir une grande agglomération. Tout comme la nécessité qu’il y a à avoir autour de Tivaouane, Pire, entre autres, un tel scénario», plaide-t-il. L’expert en décentralisation pense que la ville, en tant que collectivité territoriale, ne peut plus exister à cause des problèmes d’opérationnalité, mais les agglomérations doivent être une dynamique qui doit être conseillée et encouragée. Abdoulaye Sow souligne que la grande commune de Thiès a atteint aujourd’hui presque les 300 mille habitants. Ce qui, par conséquent, nécessite un nouveau découpage pour rapprocher les administrés des administrateurs. A l’en croire, c’est ce qui explique le découpage de Thiès en trois communes d’arrondissement. «La réflexion doit être poussée pour nous amener à créer une agglomération qui aura pour effet de regrouper l’actuelle ville de Thiès avec la commune de Fandène afin de corriger certaines injustices. Tout le monde trouve désolant que des ordures collectées dans la ville de Thiès soient reversées dans un dépotoir qui se trouve dans la commune de Fandène, alors que cette dernière n’en tire aucun bénéfice, aucune taxe», a insisté M. Sow.

Souvenir des grappes de convergence
Abdoulaye Sow revisite le passé en rappelant les péripéties du découpage de la ville. «Au niveau de Thiès, certains disent qu’en 2008 le découpage était purement politique. Je dois simplement rappeler que, même si quelque part il y avait un soubassement politique, ce n’était pas la seule raison, parce que tout le monde sait qu’il y avait une évolution démographique galopante au niveau de la ville de Thiès. Ce qui avait d’ailleurs commandé, pour l’essentiel, le projet 4-4-44 (Fête de l’indépendance), qui avait comme principale soubassement les grappes de convergence pour le développement économique du Sénégal, théorisées par feue l’ancienne ministre Théo Cissé Doucouré. Maintenant ces grappes avaient pour effet de faire de certaines capitales régionales des pôles de développement», a-t-il dit. L’élu départemental poursuit que les importants financements qui ont été faits à Thiès, dans la période de 2002 à 2004, agrégés à la création d’une nouvelle Zac (zone d’aménagement concertée) de Thiès, avec 23 mille 500 parcelles à usage d’habitation, mais cela a eu pour effet de multiplier presque la population de Thiès par deux.

LEQUOTIDIEN.SN