Birmanie: Violences à Rangoun entre militants pro-junte et habitants

 

Des centaines de partisans pro-militaires, portant des pancartes sur lesquelles était inscrit: «Nous soutenons nos forces de Défense» ont défilé dans le centre de la plus grande ville de Birmanie. Les autorités leur ont donné accès à l’emblématique pagode Sule, un carrefour clé qui ces derniers jours a été barricadé pour empêcher les manifestants anti-coup d’État de s’y rassembler.

Les riverains ont commencé à frapper sur des casseroles et des marmites, un acte devenu symbole de la résistance anti-junte, pour protester contre la manifestation pro-militaire. À midi, des affrontements ont éclaté aux abords de la gare centrale de Rangoun.

Des partisans pro-militaires – certains d’entre eux armés de tuyaux, de couteaux et faisant usage de lance-pierres – se sont retournés contre les habitants qui les huaient. «Ils nous ont visés avec des lance-pierres depuis une voiture, une dizaine de personnes ont été blessées à la tête», a raconté Aung Zin Lin, 38 ans, qui vit à proximité.

Surpassant en nombre les partisans pro-militaires, les habitants ont riposté et en ont arrêté certains qui étaient équipés de matraques, de couteaux de poche et de frondes, a-t-il dit. Lorsque la police est arrivée, des femmes et des enfants se sont tenus par les bras pour faire bouclier humain, craignant que les forces de l’ordre ne tentent d’arrêter des habitants.

«Je pense qu’ils (NDLR: les partisans de l’armée) ont le droit de protester mais ils n’auraient pas dû utiliser d’armes», a déclaré Zaw Oo, blessé aux côtes dans les affrontements. Des images de caméra de surveillance circulant sur les réseaux sociaux montraient un homme armé d’un couteau poursuivant des habitants dans le centre-ville.

Plus loin dans la ville, sur le campus verdoyant de l’Université de Rangoun, les étudiants ont défilé pacifiquement, portant les drapeaux rouges de la Ligue nationale pour la démocratie, le parti d’Aung San Suu Kyi.

(AFP)