PROCHE-ORIENT: Washington «s’oppose fermement» à l’enquête de la CPI

 

 

Pour Washington, la Cour qui siège à La Haye n’est «pas compétente» car l’État hébreu n’a pas signé le Traité de Rome qui lui a donné naissance et la Palestine «n’est pas un État souverain».

Les États-Unis «s’opposent fermement» à l’enquête ouverte par la procureure de la Cour pénale internationale (CPI) sur des crimes présumés, imputés notamment à Israël, dans les territoires palestiniens occupés, a déclaré mercredi le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price.

«Nous nous opposons fermement à l’annonce par les procureurs de la CPI d’une enquête sur la situation palestinienne et nous en sommes déçus», a-t-il dit devant la presse. «Nous continuerons à soutenir fermement Israël et sa sécurité, notamment en nous opposant à des actions qui visent Israël de manière injuste», a-t-il ajouté.

Il a de nouveau estimé que la Cour qui siège à La Haye n’était «pas compétente» car l’État hébreu n’a pas signé le Traité de Rome qui lui a donné naissance et la Palestine «n’est pas un État souverain». «Les États-Unis ont toujours estimé que la compétence de la Cour devait se borner aux pays qui la lui accordent ou alors en cas de saisine par le Conseil de sécurité de l’ONU», a-t-il insisté.

Israël monte au créneau

La procureure Fatou Bensouda a annoncé l’ouverture d’une enquête «sur la situation en Palestine» depuis le 13 juin 2014, après avoir évoqué un «fondement raisonnable» à croire que des crimes avaient été commis par des membres des forces israéliennes, des autorités israéliennes, du Hamas et des groupes armés palestiniens au cours de la guerre de Gaza de cet été-là.

Israël a fustigé cette décision saluée par les dirigeants palestiniens. Le précédent gouvernement américain de Donald Trump avait poussé à l’extrême la défiance à l’égard de la CPI en sanctionnant directement Fatouma Bensouda et d’autres responsables, pour avoir décidé d’enquêter sur les allégations de crimes de guerre américains en Afghanistan.

Le gouvernement de Joe Biden pourrait revenir sur ces sanctions. «Malgré notre désaccord avec la CPI sur ses actions au sujet de la situation palestinienne, et, bien entendu, de l’Afghanistan, nous sommes en train de réexaminer attentivement les sanctions», a dit Ned Price.

(AFP)