Visite du pape en Irak: Le pape François s’est envolé de Rome

 

 

L’avion du pape François a décollé ce vendredi matin, de l’aéroport de Fiumicino, à Rome. Le souverain pontife se rend en Irak pour une visite de trois jours.

Au cours d’un programme chargé aux quatre coins du pays, le pape argentin de 84 ans pourra exprimer son soutien à une communauté chrétienne éprouvée par la guerre et les exactions, mais aussi s’entretenir en tête-à-tête avec le plus haut dignitaire chiite du pays.

Le pape François sera notamment accueilli samedi par une grande figure religieuse irakienne. Le grand ayatollah Ali Sistani qui représente la plus haute autorité de nombreux chiites d’Irak et du monde, a en trois décennies radicalement redéfini son rôle jusqu’à devenir une boussole religieuse et politique, parfois en plein chaos.

Samedi, ce nonagénaire qui n’apparaît jamais en public et fait lire ses prêches par des représentants, accueillera le pape François à Najaf, ville sainte du sud de l’Irak. Un événement interreligieux majeur alors que l’aura de ce dignitaire chiite ne se dément pas: depuis l’invasion américaine de 2003, même invisible, il a envoyé des millions d’Irakiens dans les rues, aux urnes, voire au combat.

«Si, partout dans le monde, de nombreuses personnes se détournent de la religion, Sistani a toujours conservé la même autorité morale», affirme Marsin AlShamary, chercheuse au Brookings Institute. Dans l’Irak d’après Saddam Hussein, sous l’occupation américaine et après son départ, il s’est fait respecter des chiites mais aussi des sunnites et des Kurdes. Le grand ayatollah a par ailleurs toujours appelé les chiites à respecter les minorités, et à protéger les chrétiens et leurs églises.

Dimanche dans le Nord

Dimanche, le pape François est attendu A Qaraqosh, localité chrétienne au cœur de la plaine de Ninive dans le nord de l’Irak, une ville durement touchée par l’Etat islamique. Là même où ces hommes ont semé terreur et mort, le pape viendra en «pèlerin de paix» pour «implorer du Seigneur, pardon et réconciliation», selon les mots d’un message adressé aux Irakiens et plus particulièrement aux chrétiens de Qaraqosh avant sa visite.

Dans cette ville, les habitants s’affairent à décorer les quartiers aux couleurs du Vatican et de l’Irak. L’habitante Karjiya Baqtar coud par exemple au fil d’or les paroles en araméen du Notre Père et du Je vous salue Marie le long d’une étole pourpre. Tout doit être parfait, car bientôt cette écharpe sera au cou du pape François en personne.

Sur le tissu, elle a cousu trois croix, des répliques de celle que les djihadistes du groupe Etat islamique (EI) ont méthodiquement détruite lorsqu’ils sont entrés en juin 2014, à bord de pick-up surmontés de leur drapeau noir à Qaraqosh.

(AFP)