[EXPOSITION] : LA VIE ET L’OEUVRE D’AMADOU MAKHTAR MBOW EN IMAGES

 

Représentant le chef de l’État, Macky Sall, au Musée des Civilisations noires pour la célébration du centenaire de Professeur Amadou Mahtar M’Bow, le ministre chargé du suivi du Plan Sénégal Émergent (PSE), Abdou Karim Fofana, a présidé, ce samedi, 20 mars, le vernissage de l’exposition dédiée à l’itinéraire du patriarche, et intitulée ’’un combat pour l’Afrique, un destin pour l’humanité’’. Entre autres images, ses origines, ses distinctions, sa famille, son pèlerinage à la Mecque, ses grands projets, son programme diplomatique, des volumes de son initiative portant sur la révision de l’histoire générale de l’Afrique. Visite guidée sous le son de la guitare des ’’Frères Guissé’’, et en compagnie du commissaire Alioune Badiane.

Suivant les flèches, tout commence à Nialakhar, village d’origine de son père Fara Ndiaye M’Bow. Ngaye est celui de sa mère, Ngoné Casset. Les deux villages se situent à Saint-Louis, au Nord du pays. Mais le jeune M’Bow recevra son éducation coranique à Louga.

En 1930, à la fin du cycle initial de l’école coranique, le père inscrivit son fils à l’école coloniale française, sur recommandation du premier député africain élu à la Chambre des députés française, en 1914, Blaise Diagne. Le Certificat d’études primaires élémentaires en poche, le père, nourrissant un grand destin pour son fils aîné, entreprit de l’inscrire au Lycée Faidherbe de Saint-Louis, l’un des deux Lycées avec Van Vollenhoven, au niveau de toute l’Afrique occidentale française (AOF). Mais le critère de l’âge ne permettra pas au proviseur du Lycée d’admettre le jeune M’Bow alors âgé de 14 ans. L’adolescent rejoindra finalement l’école régionale de Louga, en vue du concours d’entrée à l’École primaire supérieure Blanchot de Saint-Louis.


SA RENCONTRE AVEC SON ÉPOUSE, RAYMONDE SYLVAIN

Avide de connaissance, Amadou Mahtar M’Bow confié à ses oncles Nago Gueye et Sala Casset, un des pionniers de la photographie d’Art au Sénégal, s’inscrit au Cours commercial de Dakar, une émanation de la Chambre de Commerce pour étudier la comptabilité, la gestion, la finance, l’économie, la sténodactylographie, les mathématiques, la correspondance commerciale, etc.
Né à Dakar en 1921, à 18 ans, Amadou Mahtar M’Bow prend part à la Seconde Guerre mondiale sous le drapeau français. Il rejoint l’Armée de l’air en tant qu’engagé volontaire en mars 1940 pour la durée de la guerre. Démobilisé en octobre 1940, il est rappelé à l’activité en janvier 1943, avant d’être à nouveau démobilisé en 1945. Il poursuit des études d’ingénieur aéronautique en France tout en décidant de passer son baccalauréat en Lettres Modernes qui lui ouvre les portes de la Sorbonne.

C’est au cours de la formation universitaire qu’il rencontrera la femme de sa vie, l’haïtienne Raymonde Sylvain. Les deux, parmi les rares non européens, s’inscrivent en Licence d’Histoire et de Géographie. Ils suivent les mêmes cours et connaissent les mêmes professeurs. “Après le cours, nous sommes allés l’un vers l’autre, et nous ne nous sommes plus jamais quittés. Cela fait 70 ans que nous sommes mariés”, a confié le patriarche dans son message plus tôt.
Malheureusement, ils ont rencontré le même racisme universitaire. Mais cela ne fait que renforcer leur militantisme en faveur de la dignité de l’être humain.
1951, année de mariage avant le retour au service des populations, le couple est affecté au collège de Rosso, en Mauritanie. Parmi les premiers visiteurs, Pr Abdoulaye Bathily s’intéresse aux enquêtes préliminaires qui ont abouti à la méthode M’Bow, visant à accroître le niveau de connaissance des populations.

Ministre de l’Éducation nationale (1966-1968), puis de la Culture et de la Jeunesse, à la fin de la crise de 1968, et député à l’Assemblée nationale, M’Bow dirigera l’UNESCO pendant 13 ans, de 1974 à 1987 : “vous avez fait de l’UNESCO ce lieu, pour vous citer, où prévaut la sereine conscience de percevoir de plus en plus distinctement la respiration du monde”, témoignera l’actuelle présidente de l’ONU, Zohour Alaoui, dans son message à distance.
Le ministre Fofana, impressionné par la vivacité d’esprit du natif du jour, lui réclame son élixir de jeunesse.

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