Russie: L’expo de cadavres «Body Worlds» dans le viseur de la justice

 

 

Le puissant comité d’enquête de Russie a lancé mercredi une investigation préliminaire visant l’exposition de corps humains «Body Worlds», succès mondial de l’anatomiste Gunther von Hagens, estimant qu’elle pourrait violer «valeurs morales» et législation russes.

À Moscou, l’exposition a ouvert au public le 12 mars et doit se poursuivre jusqu’en janvier 2022.

Cet organe, chargé des enquêtes pénales les plus importantes, relève que selon «des figures publiques, (l’exposition) viole les valeurs morales, exprime clairement un manque de respect à l’égard de la société et peut être considérée comme insultant les sentiments religieux des croyants».

En conséquence, le chef du comité d’enquête Alexandre Bastrykine a ordonné à ses hommes de «donner une évaluation juridique sur la conformité à la législation russe des buts, du contenu et du dessein de cette exposition».

Entre art et science

«Body Worlds» expose notamment des cadavres humains dans diverses postures. À la frontière de la science et de l’art selon ses organisateurs, l’exposition vise à montrer la complexité des tissus, muscles et nerfs qui composent les corps.

Les corps sont conservés grâce à la méthode de la «plastination» de l’anatomiste allemand Gunther von Hagens, surnommé «Docteur la mort», et qui consiste à remplacer liquides et graisses par de la résine plastique ou du silicone.

Sujet à controverse

«Body Worlds» a été présenté dans des dizaines de pays, dont la Suisse, depuis le milieu des années 1995 et déclenche régulièrement scandales ou controverses.

En 2015, le district du centre de Berlin avait tenté sans succès d’empêcher l’ouverture du musée de Gunther von Hagens, jugeant le projet contraire aux lois régionales sur l’inhumation.

Les corps exposés sont ceux de volontaires ayant donné leur dépouille à l’institut de l’anatomiste allemand, selon ce dernier.

(AFP)