La police pakistanaise a utilisé du gaz lacrymogène et des canons à eau lundi à Lahore dans l’est du pays pour disperser des milliers de partisans d’un parti islamiste radical après l’arrestation de son chef, qui avait appelé à l’expulsion de l’ambassadeur de France.
Saad Rizvi, le dirigeant du Tehreek-e-Labbaik Pakistan (TLP), un influent mouvement extrémiste, a été arrêté lundi à Lahore, selon des responsables de son parti.
Arrestation confirmée
Son arrestation a été confirmée par la police, mais elle n’a pas précisé les charges retenues contre lui. Il avait essayé d’organiser une marche sur la capitale Islamabad le 20 avril pour exiger le départ de l’ambassadeur de France.
Des milliers de manifestants, qui bloquaient des rues et des carrefours à Lahore, la deuxième plus grande ville du Pakistan, ont été dispersés par la police à l’aide de gaz lacrymogène et de canons à eau, a constaté l’AFP.
Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, le chef adjoint du TLP, Syed Zaheer-ul-Hasan Shah, a déclaré que l’arrestation de Saad Rizvi signifiait que le gouvernement avait violé un accord en vue d’expulser le diplomate français.
#Watch After arrest of #SaadRizvi Tehreek-e-Labbaik Pakistan started protest in #Lahore #TLP Chief #SaadRizvi had issued warning to govt to cut all diplomatic relation with #France expel its ambassador & boycott products as per Govt agreement with #KhadimHussainRizvi #TLP founder https://t.co/y97Muf7fmP pic.twitter.com/gOIR92PC1S
— Ghulam Abbas Shah (@ghulamabbasshah) April 12, 2021
Caricatures et liberté d’expression
Saad Rizvi est le fils de Khadim Hussain Rizvi, l’ancien dirigeant du TLP, mort en novembre. Il a été pour une large part derrière les manifestations antifrançaises, souvent houleuses, qui ont agité le Pakistan à l’automne après la republication des caricatures du prophète Mahomet par l’hebdomadaire satirique français «Charlie Hebdo».
Le TLP avait également mobilisé des milliers de manifestants pour protester contre des déclarations du président français Emmanuel Macron, qui avait défendu le droit à la caricature au nom de la liberté d’expression, au cours de l’hommage rendu à un enseignant tué le 16 octobre après avoir montré des dessins satiriques à sa classe.
Les partisans du TLP avaient paralysé l’an dernier la capitale pendant trois jours avec une série de rassemblements contre la France.