François Mendy, leader du mouvement Zig bou bess : «Abdoulaye Baldé a échoué sur tous les plans»

 

La ville de Ziguin­chor a besoin de renou­veau. Il est «hors de question» de laisser Abdoulaye Baldé et son équipe continuer à la tête de la mairie. C’est l’avis de François Mendy du mouvement politique Agir France. Dans cet entretien via des questions-réponses par mail, le leader de Zig bou bess, un «mouvement politique et de développement», aborde également le débat sur la tenue des Locales, une éventuelle alliance entre Pastef et Agir.

Zig bou bess, autrement dit un Ziguinchor nouveau. Est-ce à dire que le maire actuel n’a pas répondu aux attentes des populations ?
En effet. L’équipe municipale dirigée par Abdoulaye Baldé a échoué sur tous les plans. Après plus de dix ans à la tête de la commune, son bilan est plus que négatif. Notre cher Ziguinchor ressemble toujours à un grand village au visage pâle. Le principal point d’entrée de notre ville qui est la gare routière, très sale, donne envie aux visiteurs de rebrousser chemin quand ils débarquent à Ziguinchor. Le marché Saint-Maur qui est le poumon économique de la ville croule sous le poids des immondices. Les ordures y ont élu domicile et l’équipe municipale ne fait rien pour changer cela. La voirie, l’éclairage public, les canalisations à ciel ouvert qui sont bouchées, le chômage endémique, les écoles mal loties et mal équipées, les infrastructures sportives en déliquescence, le manque d’aires de jeu pour les enfants… Ziguinchor ne mérite pas son état actuel, qui n’est que le résultat de l’incompétence de l’équipe municipale. Ziguinchor a besoin d’un nouveau souffle qui ne peut pas être incarné par Abdoulaye Baldé. Il faut le congédier car il a échoué. Et c’est l’un des combats de Zig bou bess.

Etes-vous candidat à la mairie de Ziguinchor ?
Ce n’est pas un sujet tabou. Nous y réfléchissons. Ce n’est pas un projet personnel. C’est une aventure collective qui sera discutée au sein de Zig Bou bess et de Agir (Ndlr : Alliance générationnelle pour les intérêts de la République, un mouvement lancé par Thierno Bocoum). Mais retenez que nous n’excluons pas d’être candidat à la mairie de Ziguinchor. C’est même fort possible. Ça peut être moi ou quelqu’un d’autre, mais ce qui est sûr, c’est que nous aurons un candidat. Car, en tant que mouvement politique, notre vocation à Agir est la conquête et l’exercice du pouvoir au service exclusif de l’intérêt général.

Il n’y a toujours pas de consensus sur la tenue des locales. L’opposition est pour décembre 2021, le pouvoir janvier 2022. Qu’en pensez-vous ?
Au sein de Agir, comme de toute l’opposition, nous sommes pour la tenue des élections locales en décembre 2021 parce que contrairement à ce que dit le pouvoir, techniquement, c’est bien possible de les organiser en décembre 2021. Mais comme le pouvoir veut jouer la montre et miser sur la division et les scissions au sein de l’opposition pour se créer un boulevard, il multiplie les obstacles et les lenteurs administratives pour valider son plan. Mais ça ne passera pas. Nous avons compris leur jeu et nous ferons bloc. L’unité de l’opposition est une demande sociale très populaire et le seul gage pour contrer les plans du pouvoir.

Etes-vous pour une coalition Pastef-Agir ?
Nous sommes en faveur d’une coalition de l’opposition, et Pastef est une force de l’opposition. Personnellement, je suis favorable à une alliance entre Agir et Pastef. J’en parlerai au président Thierno Bocoum et défendrai cette position dans nos instances. Mais cela doit se faire dans le respect de l’identité de chacun.

Avez-vous des chances devant un Pastef qui a gagné toute la région de Ziguinchor en 2019 et qui veut la mairie ?
Le président Ousmane Sonko a dit qu’il ne sera pas candidat à la mairie de Ziguinchor. Et comme c’est une élection locale, les derniers résultats de la Présidentielle vont certes compter, mais il faut s’attendre aussi à des surprises. Donc, nos chances sont intactes pour remporter la bataille si nous allons seuls aux élections. Mais comme je l’ai dit, je suis pour une coalition de l’opposition. Si on le fait, la tâche sera plus simple pour nous. Si on y va dispersés, on s’affaiblira. Et en l’état actuel des choses, il est hors de question de laisser Abdoulaye Baldé et son équipe rester à la tête de la mairie de Ziguinchor. La ville a besoin de renouveau. C’est pourquoi je plaide encore une fois l’unité de l’opposition.

Sur quoi et qui comptez-vous pour déraciner Abdoulaye Baldé ?
Nous comptons d’abord sur notre projet révolutionnaire pour la ville qui nous a tout donné. Nous ne devons plus laisser Ziguinchor entre des mains inexpertes qui se servent de la localité pour des ambitions personnelles et comme moyen de pression. Nous avons un réseau d’amis, de militants, de sympathisants, de leaders locaux d’associations qui nous ont vus à l’œuvre. Nous avons travaillé avec eux dans un passé très récent et ils savent de quoi nous sommes capables. Notre engagement pour Ziguinchor et sa cause n’a jamais failli. Nous échangeons régulièrement avec différents acteurs locaux et de la diaspora. Nous savons ce dont Ziguinchor a besoin et c’est ce que nous allons lui apporter. En définitive, nous sommes prêts pour servir comme il se doit notre ville et sa population.

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