États-Unis: George Floyd: les policiers impliqués face à de nouvelles inculpations

 

 

La justice fédérale a révélé vendredi avoir inculpé les quatre policiers impliqués dans la mort de George Floyd pour «violation des droits constitutionnels» de cet Afro-Américain, des poursuites parallèles à la procédure en cours devant la justice locale.

Le 20 avril, le policier blanc Derek Chauvin a été reconnu coupable du meurtre du quadragénaire noir à l’issue d’un procès organisé par l’État du Minnesota, dans le nord des États-Unis. Sa peine sera prononcée le 25 juin. Ses trois anciens collègues doivent être jugés pour complicité de meurtre en août dans le même cadre.

Ils risquent désormais également un procès devant la justice fédérale et, potentiellement, une nouvelle peine.

Ces «doubles» poursuites sont autorisées aux États-Unis mais relativement rares, et reflètent l’importance de ce dossier, au cœur de manifestations géantes contre le racisme et les violences policières cet été.

Le 25 mai, à Minneapolis, les quatre hommes avaient voulu interpeller George Floyd soupçonné d’avoir écoulé un faux billet de 20 dollars. Pour le maîtriser, ils l’avaient plaqué au sol et Derek Chauvin était resté agenouillé sur son cou pendant près de dix minutes, même une fois celui-ci évanoui et son pouls devenu indétectable.

Coupables de ne pas avoir porté les secours nécessaires

Selon l’acte d’accusation fédéral révélé vendredi, Derek Chauvin est accusé d’avoir utilisé «une force déraisonnable pour un policier», qui a entraîné des blessures puis la mort de George Floyd. Ses anciens collègues Tou Thao et Alexander Kueng se voient, eux, reprocher de ne pas être intervenus pour l’en empêcher.

Les trois hommes, ainsi que leur dernier collègue Thomas Lane, sont aussi accusés de ne pas avoir porté les secours nécessaires au quadragénaire malgré ses supplications et celles de passants affolés.

La preuve d’un «mode opératoire»

Dans un acte d’accusation distinct, Derek Chauvin est inculpé pour l’interpellation violente d’un adolescent de 14 ans en 2017. «Sans justification légale, il a pris l’adolescent par la gorge et l’a frappé à plusieurs reprises à la tête avec une torche», puis «il a maintenu son genou sur le cou et le haut du dos de l’adolescent allongé à plat ventre, menotté et n’offrant pas de résistance», selon le ministère de la Justice.

Ce précédent, ainsi que d’autres arrestations violentes, avait été cité par les procureurs locaux qui y voyaient la preuve d’un «mode opératoire». Mais ils n’avaient pas eu le droit de les présenter au procès.

(AFP)