Belgique: Le militaire traqué pour «tentative d’assassinat terroriste»

 

 

Un juge d’instruction a été saisi d’une enquête pour «tentative d’assassinat terroriste» en Belgique après la fuite d’un militaire d’extrême droite probablement armé, introuvable depuis quatre jours, a déclaré vendredi un porte-parole du parquet fédéral belge.

Ce porte-parole, Eric Van Duyse, a expliqué que les fouilles entreprises depuis mercredi dans un parc de 12’000 hectares au nord du pays n’avaient pas abouti. Le ratissage des trois secteurs de la réserve naturelle où le fugitif était soupçonné s’être retranché s’est terminé la nuit dernière, selon Eric Van Duyse.

Une partie du dispositif de sécurité a été levée même si les abords et accès au parc national de la Haute-Campine restent sous surveillance.

«Le travail d’enquête continue», a enchaîné Eric Van Duyse; «un juge d’instruction a été saisi pour tentative d’assassinat terroriste et possession d’armes dans un contexte terroriste».

Jurgen Conings, un militaire de 46 ans, probablement armé et donc jugé dangereux, est activement recherché principalement dans la province néerlandophone du Limbourg (nord), non loin de la frontière avec les Pays-Bas.

Déterminé à s’en prendre à des représentants de l’État

D’après des lettres retrouvées par les enquêteurs, cet homme fiché comme étant un sympathisant de l’extrême droite semble déterminé à s’en prendre à des représentants de l’État et à des virologues.

Le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne a indiqué vendredi que le fugitif, qui a disparu lundi, avait passé ce soir-là «plus de deux heures dans le quartier d’une cible» potentielle.

Il pourrait s’agir des environs du domicile du virologue Marc Van Ranst, une hypothèse avancée par la chaîne flamande VRT que le ministre a refusé de commenter.

Le porte-parole du parquet fédéral n’a de même souhaité faire aucun commentaire sur ce point.

Jurgen Conings, instructeur dans l’armée, est soupçonné d’avoir dérobé plusieurs types d’armes à feu dans sa caserne avant de prendre la fuite.

Sanctionné par sa hiérarchie

En 2020 le militaire avait été sanctionné par sa hiérarchie en raison de son profil radicalisé et de menaces et propos racistes diffusés sur Facebook. Mais il continuait d’avoir accès à des armes et des munitions en tant que préparateur des candidats aux missions à l’étranger.

Vendredi, le gouvernement a promis de durcir les règles d’accès aux armements pour les militaires, sur fond de polémique sur le défaut de surveillance dont ce militaire radicalisé aurait profité.

Le premier ministre Alexander De Croo a jugé cette situation «inacceptable».

Vendredi, il a commandé un rapport sur le suivi des personnes radicalisées dans toutes les fonctions et services armés (défense, police, douanes, etc.), en vue de présenter un «plan d’actions» à son gouvernement «début juin», selon son cabinet.

(AFP)