
C’est l’un des hommes forts de l’administration Biden, le chef de la diplomatie étatsunienne depuis sa nomination comme Secrétaire d’État le 26 janvier 2021. Antony Blinken, qui conclut par Dakar une tournée africaine entamée par le Kenya, suivi du Nigéria où il était hier jeudi, est attendu au Sénégal aujourd’hui.
Le Secrétaire d’État américain Antony Blinken sera reçu en audience par le Président Macky Sall et co-animera une conférence de presse avec son homologue, Me Aïssata Tall Sall, Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur. Au cours de sa visite, il rencontrera aussi des acteurs du secteur privé (signature de contrats) et présidera la table-ronde économique et numérique des femmes, demain samedi, dans un grand hôtel de Dakar. Selon l’agence Thomson Reuters, Antony Blinken visitera également l’Institut Pasteur de Dakar, qui a signé en octobre – avec le Rwanda – un accord avec BioNtech pour construire la première usine de fabrication de vaccins à Arn messager en Afrique à partir de la mi-2022. Alors qu’il était question de conflits et de sécurité en Afrique de l’est et au Nigéria, le business, le numérique, la santé et le leadership féminin seront les principaux points à l’ordre du jour de la visite du New-yorkais de naissance dans notre pays.
À 59 ans, ce fils de diplomate (son père fut ambassadeur des États-Unis en Hongrie), doublement diplômé de Harvard et de Columbia après avoir fait une partie de ses études secondaires en France (dont il maîtrise parfaitement la langue), a gravi tous les échelons de la diplomatie de son pays, occupant tour à tour des fonctions au Conseil de sécurité nationale à la Maison-Blanche, au Comité des Affaires étrangères du Sénat avant de se voir confier de plus importantes responsabilités dans l’administration Obama.
De 2009 à 2013, il est chargé de la sécurité nationale auprès de celui qui était le Vice-président Biden, puis entre 2013 et 2015, conseiller adjoint au sein de la même instance. En novembre 2014, il devient Secrétaire d’État adjoint des États-Unis, le Vice-ministre des Affaires étrangères en somme. Naturellement, il quitte ses fonctions à la fin du mandat du Président Obama le 20 janvier 2017. Avec la défaite de Donald Trump et la victoire du candidat démocrate le 3 novembre 2020, il ne fait aucun doute à l’establishment démocrate qu’il est le mieux placé pour conduire la politique étrangère Us bien mal perçue et peu partagée lors de la présidence Trump.
Présenté comme « l’une des démocraties les plus stables du continent africain » par « l’oncle Sam », le Sénégal est considéré comme un partenaire de premier choix en Afrique de l’Ouest par les États-Unis. À la notable exception de Donald Trump, tous les locataires de la Maison-Blanche de ces dernières années ont effectué une visite au Sénégal, de Bill Clinton à Barack Obama en passant par George Bush Jr. Pour anecdotique qu’elle soit, les historiens rappellent toujours l’escale technique du Président Roosevelt à Dakar en décembre 1943, au tournant la 2ème guerre mondiale ; les Vice-présidents Lyndon Johnson et George Bush père ont aussi effectué des séjours officiels au Sénégal, respectivement en décembre 1961 pour les festivités du premier anniversaire de l’indépendance et en 1982 lors d’une tournée africaine. L’état de la coopération entre les deux pays peut se mesurer à travers les performances attendues du Mca Sénégal II après le succès de sa première phase et les innombrables projets déployés par l’Usaid dont les festivités marquant le 60ème anniversaire de sa présence au Sénégal ont été célébrées récemment. Au début de 2021, les Usa et le ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération ont signé quatre accords bilatéraux pour un total de 333 milliards de FCfa (600 millions de dollars) dans le cadre de la nouvelle stratégie pour les cinq prochaines années.
Samboudian KAMARA / lesoleil.sn /