Un acteur déplore l’octroi de licences de pêche à des ’’navires destructeurs’’

 

Le Secrétaire général de la Confédération africaine des organisations professionnelles de la pêche artisanale (CAOPA), Dawda Saine, a dénoncé vendredi les licences de pêche octroyées à des ’’navires destructeurs’’.

’’Trop souvent, des licences de pêche sont données sans compter, à une pêche industrielle destructrice avec des navires d’origine étrangère’’, a-t-il notamment déclaré au démarrage des travaux d’un atelier de la CAOPA.

Cette activité se tient à Saly-Portudal (Mbour, ouest), en prélude de la célébration de la journée mondiale de la pêche, prévue dimanche prochain et qui porte sur le thème : ’’Mobilisons-nous pour une pêche artisanale durable’’.

’’Trop souvent, des permis sont donnés pour exploiter les fonds marins, pour du gaz ou du pétrole. Trop souvent, des usines polluantes, certaines mêmes qui nous volent notre poisson, comme les usines de production de farine, voient le jour à notre porte, dans la plus grande opacité’’, s’est indigné le secrétaire général de la CAOPA.

M. Saine soutient que tout cela a un ’’coût énorme’’ pour les écosystèmes côtiers et pour les communautés de pêche artisanale qui en dépendent pour vivre.

’’En plus, les bénéfices financiers attendus sont rarement au rendez-vous’’, a-t-il poursuivi.

Alors que le monde s’apprête à célébrer, en 2022, la pêche artisanale, pendant toute une année, les acteurs africains de la pêche artisanale se sont mis en ordre de marche ’’pour que les politiques de leurs pays suivent leurs beaux discours par des actions concrètes’’ pour assurer un avenir à la pêche artisanale africaine, a-t-il dit.

’’Sur la base de notre travail pendant dix ans, nous avons identifié trois domaines d’action prioritaires. Il s’agit d’abord de réserver des droits de pêche exclusifs aux pêcheurs artisans dans les zones côtières, cogérées par les pêcheurs artisans’’, a fait part Dawda Saine.

Selon lui, il s’agit aussi d’améliorer les conditions de vie et de travail des femmes, et mieux, les impliquer dans les organisations professionnelles et dans les processus de décision et de mettre la pêche artisanale africaine au centre de l’économie bleue, protéger les communautés de pêche des autres secteurs qui menacent son développement durable.

’’Durant deux jours, nous allons nous inspirer d’activités concrètes menées par nos membres, mais aussi d’expériences d’autres communautés de pêcheurs, comme celle du Pacifique, afin de définir une stratégie pour l’année internationale et des actions dans nos trois domaines d’action prioritaires’’, a assuré Saine.

APS /