
C’est à Nantes (ouest) que Jean-Luc Mélenchon a tenu ce dimanche un meeting « immersif et olfactif ». Une nouvelle expérimentation visant à démarquer le candidat des Insoumis au sein d’une gauche divisée et à la peine dans les sondages.
Jean-Luc Mélenchon a lancé ce dimanche son dernier sprint vers la présidentielle avec une nouveauté : un meeting immersif pour prononcer son discours et présenter son programme. Il s’est projeté vers l’espace, le numérique et la mer, « les nouvelles frontières de l’humanité ».
« C’est vu de l’espace qu’on comprend mieux tout ce qu’il y a à faire sur Terre, des milliers d’applications dans votre téléphone dépendent de l’espace : le GPS, la météo, la cartographie… », a lancé le candidat Insoumis en présentant son programme concernant l’espace alors que se déployaient sur les quatre murs de 50 mètres de largeur un visuel projetant les 3 000 militants de l’assistance dans l’espace.
Jean-Luc Mélenchon a exhorté ses soutiens à la « bataille politique pour la démarchandisation de l’espace, pour le désarmement de l’espace, il doit rester un lieu de paix », « des questions qui devraient être dans la présidentielle », a-t-il insisté.
Se réemparer du progrès technique
Après la « verticale », « maintenant on va partir à l’horizontale de la toile numérique », a ensuite lancé le tribun, tandis que le tableau visuel figurant des circuits imprimés s’étalait sur les écrans.
Politique d’indépendance sur les câbles internet posés sous les océans, intelligence artificielle dont « il ne faut pas avoir peur », machines qui doivent enfin « soulager la peine des êtres humains » : l’Insoumis a affirmé que la politique devait se réemparer du progrès technique.
Ainsi, le temps gagné grâce aux machines aidera, selon lui, à garantir la retraite à 60 ans et les 35 heures effectives, puis les 32 heures de temps de travail hebdomadaire.
Au moment d’aborder le dernier tableau visuel, présentant la mer, Jean-Luc Mélenchon s’est écrié : « Regardez sa puissance, sa force, voilà la porte de sortie du nucléaire, car elle contient 66 fois la puissance dont on a besoin, avec le mouvement des marées et les courants ». Vendredi dernier le candidat avait visité la première éolienne offshore au large de Pornichet (Loire-Atlantique). Il a ainsi mis l’accent sur la recherche fondamentale, souhaitant la formation de « milliers de cadres intermédiaires » pour sa « bifurcation écologique », « pratique et sans compromis ».
Un meeting « coup d’éclat »
Le meeting immersif, resté discret sur le plan olfactif selon certains participants, a été pensé comme un outil de mobilisation. « Voici le monde dans les trois dimensions dans lesquelles je vous appelle à vous engager fermement », a affirmé le tribun
Le candidat a expliqué pourquoi avoir opté pour cette nouveauté, que certains à gauche voient comme un « gadget ». Pour lui, « il fallait montrer en grand angle la vision du monde que nous portons à travers les mesures de l’Avenir en commun », son programme pour une « harmonie des humains entre eux et avec la nature ».
Ce « coup d’éclat pour démarrer l’année » est aussi pour Jean-Luc Mélenchon une manière de se tourner vers les électeurs qui ne savent plus quoi voter alors que la gauche est éparpillée en six candidatures principales et ne peut rivaliser dans les sondages avec Emmanuel Macron et les droites……
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