Affaire du présumé viol : Adji Sarr retrace le film sur Ousmane Sonko

 

L’affaire Adji Sarr et Ousmane Sonko n’est pas à son épilogue. La jeune femme vit comme une prisonnière dans son propre pays. Plus de 13 personnes ont perdu la vie lors de manifs en mars dernier, sur une affaire de présumé viol. La masseuse revient en détails croustillants sur cette affaire qui l’oppose au leader de Pastef, par ailleurs nouveau maire de Ziguinchor.

Les morts

Tout un pays m’accuse d’être responsable de ces morts. C’est très lourd. Mais je ne veux plus rester
silencieuse, je dois donner ma version des faits
“, a déclaré Adji Sarr.

Le film

La première fois, au moment de se déshabiller pour le massage, il a déposé ses deux armes
sur une table. Cela m’a intimidée. Après la prestation, il a réclamé un “plus”. J’ai refusé. Il a
insisté et m’a violée. Il me répétait qu’il serait le futur président du Sénégal et que je n’avais
pas intérêt à parler, que personne ne me croirait
“, a rappelé la jeune masseuse, lors d’un entretien avec nos confrères de “Le Monde”.

Pourquoi être restée travailler dans ce salon, se demandent nombre de Sénégalais ?

Après le premier viol, sous le choc, j’ai fui dans mon village. Mais sans mon salaire de 60 000 francs
CFA (92 euros), je ne pouvais plus payer les frais de santé de ma tante malade, qui m’a
élevée. Et la gérante du salon m’avait promis que cela ne se reproduirait plus
“, se justifie-t-elle. Mais “le mec”, comme elle l’appelle, serait revenu le 21 décembre 2020. “J’ai eu la peur de ma vie en ouvrant la porte.” D’après son récit, il la viole deux fois dans un bain à remous après un massage classique. En raison de son état, la jeune femme affirme avoir été incapable de s’asseoir pendant une semaine, ses collègues l’auraient encouragée à porter plainte, ce qu’elle finira par faire le 2 février 2021.

La galère

La veille, Ousmane Sonko aurait fait irruption dans l’établissement en plein couvre-feu
imposé dans le cadre de la lutte contre la pandémie. A l’issue d’une séance à quatre mains, il
aurait profité du départ de la deuxième masseuse pour agresser à nouveau Adji Sarr, raconte
la plaignante. Elle comprend qu’il « ne s’arrêtera jamais » : « Il m’a dit qu’il ne pouvait pas
imposer ses préférences sexuelles extrêmes à ses épouses très pieuses.

La plainte

C’est Sidy Ahmed Mbaye, un ami et voisin, à qui elle s’était déjà confiée, qui la conduit à l’hôpital. Le
lendemain matin, ils se rendent à la Section de recherche de la gendarmerie de Colobane pour
déposer plainte.

senego