
La dame de fer Sénégambienne, Fatou Jagne Senghor, défenseure acharnée des droits humains et de la liberté d’expression, a fini sa mission à la Direction de Article 19 Afrique de l’Ouest. A cette occasion, un pot de départ a été organisé à son honneur hier dans les locaux d’Article 19. Une cérémonie qui a été rehaussée par la présence des autorités, mais aussi des hommes de médias. Pour le moment, son remplaçant n’est pas encore connu. Un bel hommage lui a été rendu vu son parcours et tout le travail qu’elle a abattu à la tête de cette entité.
Spécialiste du droit des médias et de la communication, c’est en Février 2002 qu’elle a rejoint Article 19, où elle était Chargée du Programme Afrique tout en travaillant au Bureau de Johannesburg (Afrique du Sud) jusqu’en 2004. Elle était basée au Sénégal, avant de mettre en place le Bureau régional Article 19 Afrique de l’Ouest quelle a dirigé depuis 2010.
Fatou Jagne Senghor a utilisé son expérience juridique et médiatique pour défendre ardemment les droits humains, la liberté d’expression et des médias à travers le continent africain depuis deux décennies. Et de conduire des plaidoyers dans des assises internationales en faveur des réformes de la réglementation. Elle a reçu du Président français la prestigieuse médaille de Chevalier dans l’Ordre National du Mérite. Un prix qui reconnaît le travail de Fatou en faveur des droits humains en Gambie et sa contribution à la transition démocratique qui a débuté dans le pays. Fatou et son équipe ont joué un rôle important dans la défense des droits de l’homme et dans la lutte pour le retour à la démocratie depuis de nombreuses années.
De 2002 à 2005, elle a assuré la Coordination des activités de plaidoyer d’Article 19 pour l’élaboration de la Déclaration des Principes sur la liberté d’expression en Afrique par la Commission africaine des droits de l’Homme. Et le soutien technique à la mise en œuvre du mécanisme d’un Rapporteur spécial sur la liberté d’expression en Afrique. En décembre 2016, les Gambiens ont voté dans un contexte de nouvelle ère en élisant le président Adama Barrow, après deux décennies de règne répressif de l’ancien président Yahya Jammeh. Pendant le règne autoritaire de Jammeh, les violations des droits de l’homme et la violence ont fait taire les voix influentes et critiques, et ont conduit à l’exil des défenseurs des droits de l’homme, des professionnels des médias et de nombreux citoyens.
Avec l’arrivée de Adama Barrow, une nouvelle administration a pris des mesures pour libérer les prisonniers politiques. C’est ainsi que le gouvernement a approuvé un projet de loi visant à créer une commission Vérité, réconciliation… Fatou et son équipe ont continué de travailler avec des groupes locaux de défense des droits de l’homme pour compléter ces efforts, apporter des responsabilités sur les violations des droits de l’homme, renforcer les capacités de la société civile et les réformes. Voilà plus de 20 ans que Fatou était au service des Droits Humains. Elle quitte cette structure la tête haute, avec le sentiment du devoir accompli.
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