
Plus de trois mois après la présidentielle qui a vu la réélection en Gambie du président sortant, Ousainou Darboe, le chef de file de l’opposition n’abdique pas et continue de contester la sincérité du scrutin. Dans une déclaration, hier, à la veille de l’ouverture du dépôt de candidatures en vue des Législatives du mois prochain, le leader du Parti démocratique unifié (UDP) a dénoncé, à nouveau, ce qu’il qualifie de “fraudes massives par la complicité de l’instance électorale” qui a permis la réélection du président sortant.
Alors que tous les esprits sont tournés vers les législatives dont le dépôt de candidatures a démarré ce weekend, Ousainou Darboe, arrivé deuxième à la dernière présidentielle, n’abdique pas dans son combat et revient à la charge. Sur un ton amer, document à l’appui, il a contesté à nouveau la régularité du scrutin en dénonçant, cette fois-ci, le déroulement de tout le processus électoral.
« Nous avons découvert une fraude massive sur tout le processus », s’est offusqué Darboe. Avant de poursuivre : « Grande a été notre surprise de constater que l’enrôlement des électeurs s’est poursuivi dans plusieurs localités malgré la clôture officielle, par la complicité de l’instance électorale. »
Le plus grave, estime le leader de l’UDP, c’est le rejet du recours du parti par la Cour suprême qui devait, à ses yeux, examiner à fond le contentieux.
« Nous avons toujours dénoncé ces pratiques ; ce qui justifie notre recours auprès de la Cour suprême. Si elle avait eu la patience et la sagesse d’examiner notre dossier, tous ces magouilles orchestrés par la Commission pour aider le président Barrow, seraient démasqués », regrette-t-il.
Vote ethnique
L’UDP lance un défi à l’instance électorale pour apporter une réplique aux graves accusations émises.
Autre enseignement important tiré du scrutin, dira Darboe, c’est le vote ethnique qui a prévalu dans plusieurs localités, au grand dam de l’opposant historique.
Ainsi, alerte-t-il, « Halte à la dérive éthique. Le vote communautaire a prévalu dans plusieurs localités comme à Basse où j’avais l’habitude de gagner. La classe politique doit en tirer les leçons pour y remédier. Faute de quoi la situation pourrait être source de plusieurs conséquences fâcheuses. »
Malgré ces accusations, le parti qui a remporté les dernières législatives se prépare activement pour celles du mois prochain. « La politique de la chaise vide n’a jamais payé en démocratie », professe Oussainou Darboe.
emedia.sn /