8 mars: FOCUS SUR UNE FEMME CREATRICE D’AVENIR

 

Une marche dans la marche. Bien qu’à la retraite après quarante ans de service, Madame Ndoye Khar Camara, ancienne maîtresse sage-femme a tenu à participer à la marche de l’Association nationale des sages-femmes d’État du Sénégal (ANSFES) tenue hier lundi 7 mars, veille de la Journée internationale des droits de la femme, pour réclamer plus de sécurité dans l’exercice de leur fonction. Coup de projecteur sur une femme créatrice d’avenir.

Soutenues par ses anciennes élèves, elle était en première ligne, lors de la manifestation. Une marche sous escorte policière qui s’est ébranlée un peu avant midi. La Doyenne a marché de la Place de la Nation, ex-Obélisque au Rond point de la Rts, bravant la poussière ambiante.

A Sédhiou, un Kankourang a fracassé le crâne d’une sage-femme. A Fadial, une de leurs collègues a été victime d’une tentative de viol. La dernière agression a eu lieu à Bambaly. Suffisant pour que les sages-femmes disent stop. C’est, d’ailleurs, ce qui justifie cette marche. Mais, les sages femmes essuient également des vexations de la part de la population, ont-elles dénoncé.

En effet, « les agressions que subissent les sages-femmes dans leurs lieux de travail doivent cesser », a revendiqué la retraitée, plaidant pour ses anciennes élèves. Dont l’une, Seyni Konté Diop, l’a assistée le long du parcours. Formée par Khar Camara, cette dernière occupe aujourd’hui un poste de responsabilité au niveau du ministère de la Santé et de l’Action sociale. Elle est coordonnatrice SR (Santé de la Reproduction).

« C’est moi qui les ai formées. J’ai pris ma retraite depuis longtemps mais, je ne peux pas rester insensible à leur sort », a-t-elle confié, à Emedia. D’où sa présence malgré le mauvais temps qui sévit à Dakar. Par ailleurs, elle a ajouté que « les voir (la) revigore. Parce que je sais que je n’ai pas perdu mon temps. Si elles sont inquiètes, je dois les rassurer, en me tenant à leurs côtés. »

Pour la coordonnatrice SR, Khar Camara est plus qu’une formatrice. « C’est notre maman. Elle ne s’est pas contentée de nous apprendre le métier, elle nous a éduqués, corrigé nos travers. Jusqu’à présent, elle nous suit. C’est notre référence », a-t-elle souligné.

Le message de Khar Camara est le suivant : « on est là pour la population. En retour, on demande du respect et qu’on nous laisse travailler en paix ».

emedia.sn /