
Dakar ne serait pas vraiment surpris d’apprendre que Kiev a tenté d’enrôler ses fils qui étaient présents entre les déflagrations des bombes russes et les sirènes qui indiquaient le chemin des bunkers.
Il y a un peu plus d’une semaine, un appel à volontaires, en catimini quasiment, a suscité la remontrance des autorités. Le plan déjoué à Dakar, aurait été déroulé à Kiev et dans d’autres régions d’Ukraine et de la pire des manières ; un ressortissant sénégalais détenu alors dans un centre de détention pour situation irrégulière révèle, tout comme d’autres, avoir reçu la proposition de combattre au côté de l’armée ukrainienne contre un passeport du pays, pour ne pas dire la naturalisation au terme de la guerre contre la Russie qui ne fait que commencer.
Fort heureusement pour lui, son refus “diplomatique” n’aura pas pesé plus lourd que les bombardements russes qui ont finalement comme conséquence l’ouverture du centre, “prison”, pour sauver la vie des détenus mais aussi et surtout celle du personnel dudit lieu. Le ressortissant sénégalais en question, après près d’une semaine de marche, a pu rejoindre la frontière avec la Pologne avant d’être pris en charge par l’ambassade du Sénégal à Varsovie. Après une nuit d’hôtel et de l’argent de poche, il quittera la capitale polonaise pour rejoindre des parents en France.
La traversée de notre compatriote s’avère somme toute courageuse à tout point de vue. En effet, nous apprenons que certains sénégalais ont préféré se passer de l’assistance des autorités diplomatiques, craignant, comme l’indiquait la rumeur, d’être aussitôt refoulés vers le Sénégal. Cependant, il faut retenir que deux sénégalais ont traversé ce mardi, l’un s’est directement rendu à Milan, l’autre, arrivé cette après-midi, quitte Varsovie pour la France ce mercredi en même temps que l’étudiant Mbaye Ngom qui se rend, pour sa part, en Allemagne. Les hommes de son Excellence Pape Diop n’ont pas pu lui trouver une place ni dans les bus, ni dans un train. Après près de trois heures dans les longues files d’attente, le sésame est finalement tombé, mais pour un départ pour le lendemain.
Aujourd’hui, les gares ferroviaires et routières qui desservent l’espace Schengen refusent du monde. Difficile de quitter la capitale pour ceux en transit ou pour les simples voyageurs. En revanche, il faut souligner que les déplacés ukrainiens sont libres comme l’air à Varsovie. Ils bénéficient en effet de la gratuité dans tous les transports de masse.
Par ailleurs, dans les jours à venir, le Sénégal ne devrait plus compter de citoyens en Ukraine. À part le Diolof man attendu ce mercredi dans l’un des neuf postes-frontière, deux étudiants sont encore bloqués dans le pays. En attendant l’ouverture de corridors, le consul honoraire du Sénégal en Pologne, en ce moment en Ukraine, poursuit la coordination avec la cellule de crise de Varsovie.
emedia.sn /