
« L’agriculture, le commerce et l’industrie constituent respectivement les principaux pourvoyeurs d’emplois pour les jeunes ». C’est le résultat de l’enquête réalisée par Dr Thierno Malick Diallo, chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis et Dr Tsambou André Dumas, chercheur à l’université de Yaoundé II. Cette enquête sur l’emploi et l’employabilité des jeunes a été rendue publique, hier, et a été financée par le Consortium pour la recherche économique en Afrique (Crea), en collaboration avec le Consortium pour la recherche économique et sociale (Cres).
Toutefois, le résultat sur la forme et le fond de l’enquête n’a pas fait un écho favorable chez les économistes. « On constate que la plupart des jeunes âgés de 15 à 35 ans occupent un emploi dans le secteur agricole. La part des jeunes employés dans le secteur du commerce a, certes, connu une baisse au fil du temps, mais il reste pourvoyeur d’emploi. Ensuite, vient le secteur industriel dont la part des emplois a nettement évolué. On constate une part faible des jeunes dans le secteur minier, de la finance et de la restauration », a constaté M. Diallo.
Selon lui, nombre d’emplois occupés dans ces trois secteurs, sont précaires. M. Dumas ajoute : « Les jeunes travaillent moins d’heures que la norme et souhaitent en faire plus. Ils ont des revenus insuffisants qui les conduisent à chercher un autre emploi, ils occupent des emplois irréguliers, moins de la moitié bénéficie d’un système de sécurité sociale ». Ces deux chercheurs ont conclu qu’il est important d’évaluer l’impact des programmes d’appui à l’emploi sur l’insertion des jeunes dans les secteurs pourvoyeurs d’emplois de qualité, notamment ceux offrant de meilleures perspectives d’emplois et de revenus aux jeunes arrivant sur le marché du travail.
Cependant, le résultat de l’enquête a fait réagir les économistes et autres représentants des agences de promotion d’emplois. « Je n’arrive pas à comprendre, pourquoi vous vous êtes référés aux rapports des enquêtes réalisés en 2002, 2005, alors qu’il existe des enquêtes qui ont été publiées récemment par l’Ansd », se demande Anta Diop, enseignante chercheure à la Faculté des sciences économique et de gestion (Faseg). D’autres se sont interrogés sur la méthodologie qui « pose problème ».
emedia.sn /