Au Soudan du Sud, la déception après le report de la visite du pape François

 

Au Soudan du Sud, déception l’annonce du report de la visite du Pape François, un événement attendu de longue date. Car le pontife a contribué pour la paix dans le pays, notamment en invitant au Vatican le président Salva Kiir et son vice-président Riek Machar à appliquer un accord de paix en avril 2019. Le pape s’était même agenouillé devant eux et embrassé leurs pieds. L’accord a beaucoup aidé la petite ville d’Old Fangak, dont l’ethnie majoritaire avait fui des violences ethniques.

Avec notre envoyée spéciale à Old Fangak, Florence Miettaux

Old Fangak, dans le nord-ouest de l’État du Jonglei, est une petite ville qui lutte contre des inondations sans précédent depuis 2020. Logée au cœur des marécages du « Sudd », dans la plaine du Nil, elle est inaccessible par la route. Malgré leur isolement géographique, les chrétiens d’Old Fangak, majoritairement d’ethnie Nuer, avaient eux aussi prévu d’être représentés pour accueillir le pape François à Juba, la capitale sud-soudanaise.

Le frère Alfred Mawadri, un missionnaire Ougandais, est le prêtre d’Old Fangak depuis dix ans : « Nous nous préparons depuis février, nous avons planifié comment pouvoir atteindre Juba : certains devait y aller par le fleuve en utilisant un grand bateau qui serait loué par la paroisse. Donc hier toute la paroisse s’est réunie pour planifier tout cela, et malheureusement nous avons appris que le voyage est repoussé. »

Le programme de la visite du pape à Juba prévoyait notamment un passage dans le camp de déplacés où les Nuers de la capitale avaient cherché refuge en décembre 2013, au début de la guerre civile, fuyant des violences à caractère ethnique.

Le directeur de la paroisse d’Old Fangak, Michael Gatriay Bol, attendait beaucoup de cette visite : « La venue du pape pour nous c’était un signe de paix pour le Soudan du Sud. Son but est de rassembler et de réconcilier les gens et d’avancer vers une meilleure paix. Sa venue aurait pu être un quelque chose de superbe pour nous, une aide importante pour la réconciliation dans notre pays. »

Il dit prier pour que le pape se rétablisse et se réjouit toutefois que le pontife ait selon lui déjà contribué à cette paix, qui permet par exemple aux habitants d’Old Fangak de se rendre librement à Juba ou au Soudan.

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