Nasrallah menace Israël d’une guerre si le Liban n’est pas autorisé à exploiter ses ressources gazières

 

 

Le médiateur américain dans les négociations sur le tracé des frontières entre le Liban et Israël, Amos Hochstein, est attendu ce dimanche 31 juillet à Beyrouth. Cette visite intervient après les menaces explicites du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah de recourir à la guerre si le Liban n’était pas autorisé à exploiter ses ressources gazières en même temps qu’Israël.

Quelques heures avant l’atterrissage de l’avion d’Amos Hochstein à Beyrouth, dimanche, le Hezbollah a réitéré ses menaces contre Israël. La télévision du parti chiite al-Manar a diffusé une courte vidéo intitulée « Dans le viseur », montrant ce qui semble être une rampe de lancement de missiles.

La vidéo énumère les noms de plateformes gazières et de plusieurs unités flottantes de production et d’extraction de gaz actives dans les eaux israéliennes, avec des coordonnées géographiques, précise notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh. Le message fait écho aux menaces explicites du chef du Hezbollah d’attaquer les infrastructures gazières israéliennes si Tel-Aviv commençait les opérations d’extraction dans le champ de Karish, situé à la lisière de la zone d’exclusivité économique du Liban.

Désamorcer la crise

À deux reprises depuis début juillet, Hassan Nasrallah a, pour la première fois, menacé d’une guerre si le Liban, qui ploie sous une crise économique sans précédent, n’était pas autorisé à exploiter ses ressources gazières en même temps qu’Israël.

Les menaces du chef du Hezbollah ont poussé les États-Unis à renvoyer leur médiateur dans la région pour tenter de désamorcer la crise. Responsable des affaires énergétiques internationales au département d’État américain, Amos Hochstein est censé rapporter aux dirigeants libanais la réponse d’Israël aux demandes de Beyrouth.

L’Europe a de son côté décidé d’envoyer des navires de guerre patrouiller à proximité de la plateforme gazière israélienne Karish, rapportent des médias israéliens et saoudiens. Ils rejoindront une frégate française et des unités de la marine nationale israélienne. Des commentateurs expliquent qu’il s’agit pour l’Europe de défendre ses intérêts stratégiques, alors qu’un accord a été conclu le mois dernier entre l’UE et Israël portant sur la fourniture de gaz pour une période de 30 ans, dans un contexte de pénurie énergétique liée à la guerre en Ukraine.

rfi.fr /