La problématique du déficit de médecins spécialistes dans les régions, surtout les plus reculées, reste intacte. Ainsi Tambacounda fait face à un manque criard de techniciens anesthésistes. Dans cette zone du pays, l’Etat est interpellé. En effet des blocs opératoires ont été ouverts, des médecins formés au niveau de Makacolibantang, de Koumpentoum, de Goudiry mais malheureusement, sur le terrain ce sont des techniciens anesthésistes qui font défaut, selon le médecin chef de région, Dr Amadou Bayal Cissé s’est exprimé dans le cadre d’une visite de presse en prélude de la journée mondiale de la population. « Il n’y a pas d’anesthésistes à suffisance dans le pays alors que l’université de Dakar ne veut pas former. Il n’y a que l’université de Saint-Louis qui forme. On ne peut pas continuer comme cela. Il faut démocratiser la formation », indique-t-il. Amadou Bayal Cissé estime que la situation est urgente du fait des risques de mortalité.
En effet, la prise en charge de la santé de la mère et de l’enfant, c’est effectivement les accouchements qualifiés, la planification familiale (de 10 en 2018 à 14%) mais à un certain moment la femme aura besoin d’une prise en charge chirurgicale. «Nous avons fini de former aujourd’hui des médecins qui savent faire la césarienne, souligne-t-il, toutefois. Ces opérations peuvent se faire aujourd’hui à Koumpentoum, Makacolibantang, Goudiry et Bakel. Et il reste maintenant l’anesthésiste pour les assister, ce qui est devenu très rare » .
En attendant de disposer des spécialistes, le médecin chef de région a pris les devants : « Je sais qu’au niveau du ministère de la Santé, il y a 40 personnes qui sont en cours de formation mais nous ne pouvons pas attendre pour Tambacounda. C’est pourquoi, avec l’aide du comité de développement sanitaire de Koumpentoum, nous avons pris l’initiative de former un infirmier en anesthésie réanimation. Il lui reste quelques semaines d’immersion à l’hôpital régional de Tambacounda. Il va regagner après le district de Koumpentoum ou le niveau a été relevé avec la présence maintenant d’un gynécologue ».
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