Salve de missiles: Brutale hausse des tensions dans la péninsule coréenne

 

La Corée du Nord a lancé mercredi au moins 23 missiles dont l’un est tombé près des eaux territoriales sud-coréennes, provoquant une brutale hausse des tensions avec son voisin du Sud qui a riposté en lançant trois missiles vers la mer. Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a fustigé la «provocation» de Pyongyang, dénonçant une «invasion territoriale de fait».

La Russie a appelé «tout le monde à garder son calme», selon le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. «Toutes les parties de ce conflit doivent éviter de prendre des mesures quelconques susceptibles de provoquer une montée des tensions», a-t-il dit, soulignant que la «situation sur la péninsule est déjà assez tendue».

L’armée nord-coréenne a également procédé à plus d’une centaine de tirs d’artillerie dans la «zone tampon» maritime entre les deux pays, au moment où la Corée du Sud et les États-Unis effectuent dans la région d’importantes manœuvres aériennes dénoncées par Pyongyang.

Degré d’alerte inédit

Trois missiles balistiques nord-coréens de courte portée ont été lancés à 08 h 51 (23 h 51 GMT mardi), et l’un a franchi la «Ligne de limite du Nord», qui constitue de fait la frontière maritime entre les deux pays. Ce tir a provoqué une rare alerte au raid aérien dans l’île sud-coréenne d’Ulleungdo, située à environ 120 km à l’est de la péninsule coréenne, où les habitants ont reçu consigne de se réfugier dans des bunkers. Selon l’armée de Séoul, c’est «la première fois depuis la division de la péninsule» après la guerre de Corée en 1953 qu’un missile nord-coréen est tombé si près des eaux territoriales du Sud.

M. Yoon a «souligné que la provocation nord-coréenne est une invasion territoriale de fait par un missile qui a franchi la Ligne de limite du Nord pour la première fois depuis la division» de la péninsule, a déclaré la présidence sud-coréenne dans un communiqué.

Avant et après ce tir, la Corée du Nord a lancé au cours de la journée de mercredi un total de 22 autres projectiles, dont des missiles balistiques à courte portée et des missiles sol-air, selon l’armée sud-coréenne. Et en début d’après-midi, toujours selon Séoul, l’armée nord-coréenne a procédé à une centaine de tirs d’artillerie depuis la province de Kangwon, dans le sud-est du pays, vers l’intérieur de la «zone tampon» frontalière instaurée en 2018 dans l’espoir de réduire les tensions et les risques d’incident armé entre les deux pays.

Riposte sud-coréenne

Un des missiles lancés mercredi matin a terminé sa course en mer à seulement 57 kilomètres de la ville sud-coréenne de Sokcho, dans le nord-est de la Corée du Sud, a indiqué l’armée sud-coréenne qui a qualifié de «très rare et intolérable» cette salve inédite. Elle a annoncé dans la foulée avoir tiré, pour sa part, trois missiles air-sol près de la frontière maritime intercoréenne. Le président Yoon a convoqué une réunion du Conseil national de sécurité au sujet de cet incident, l’un des plus agressifs depuis plusieurs années, estiment des analystes. Le président sud-coréen a en outre ordonné des mesures «rapides et sévères afin que la Corée du Nord paie un prix fort pour ses provocations». La Corée du Sud a fermé plusieurs routes aériennes au-dessus de la mer du Japon, conseillant aux compagnies aériennes d’effectuer un détour pour «assurer la sécurité des passagers sur les routes en direction des États-Unis et du Japon».

(AFP)