Goudiry: la Senelec assoiffe les populations pour factures impayées.

 

Depuis plusieurs semaines, les populations de Goudiry et environnants sont privées d’eau, un cauchemar, en cette période de ramadan avec des températures avoisinant les 43 degrés. En plus de ne pas recevoir ce service de base, les usagers doivent pourtant s’acquitter de leurs factures qui a vu une hausse de 200f  à 300f le mètre cube, une hausse qui s’est effectuée sans l’avis des usagers (ASUFOR).

Pour témoigner leur ras le bol, les populations se sont donné rendez-vous dans les artères de Goudiry dans les jours à venir pour solliciter le payement d’une dette de 25 millions de F Cfa que le comité de gestion du forage doit à la Senelec. Ce, afin de venir à bout de la pénurie d’eau qui sévit depuis plusieurs semaines.

Nos foyers endurent une souffrance inimaginable du fait de la rareté de l’eau,  Cette situation, on en a marre. Il faut que les autorités prennent leurs responsabilités et fassent revenir l’eau au plus vite même si c’est avec la méthode « Fast Track ».», enrage Madame Diallo, Comme elle, les jeunes de la commune qui vivent la même galère se désolent : «C’est une gestion nébuleuse du comité de gestion du forage qui nous a conduits à ce problème, parce que 95% des ménages payent correctement leurs factures», dénonce cet ouvrier qui signale que quand le problème est devenu intenable, «la préfet a mis en place un comité ad hoc qui fonctionne, qui achète le carburant pour faire fonctionner les groupes électrogènes et pour combien de temps. La somme provient des factures payées par les ménages». Mais, dit-il, «cette mesure ne profite qu’à une petite partie de la population de la commune de Goudiry et pour 6 heures de temps dans la journée, qu’en est-il pour les villages environnants ? ».

Pour cet habitant, l’eau est une matière essentielle,  une ressource précieuse. Sa gestion mérite toute l’attention possible, tant pour les générations actuelles que futures. Le droit à l’eau potable a d’ailleurs été reconnu comme droit fondamental par les Nations Unies en 2010.

« Les populations payent finalement très cher cette nouvelle pénurie d’eau avec le transport d’eau, sans compter l’allongement des journées avec les lourdes charges à porter jusqu’au domicile. L’eau est vitale. Sans elle, aucun être humain ne peut vivre dignement. En être privé, c’est être privé d’un droit fondamental, Trop c’est trop, nous sommes fatigués et nos femmes meurtries par la recherche quotidienne de l’eau en cette période de ramadan avec une chaleur avoisinant les 43°», explique M. Diallo.

Fort heureusement, le sénégalais est adepte du « mougne », c’est-à-dire d’avoir de l’endurance dans la souffrance et son légendaire « Inchallah » lui permet de souvent supporter des situations explosives. Oui, mais jusqu’à quand ?

 

Boubou Barro / Tambacounda.info