
« C’est une grande joie qui nous habite aujourd’hui. Nous avons toujours voulu que notre père rentre définitivement au Sénégal mais, il n’avait pas cette faveur. Même si nous prenions toujours de ses nouvelles, il ne nous plaisait pas de le laisser là-bas dans la solitude. Je peux dire que nous sommes soulagés. Il pourra profiter de sa famille. Depuis 2021, il n’est pas rentré au Sénégal et nous ne pouvions pas le rejoindre là-bas ».
SIDI, FRÈRE D’OUMAR DIÉMÉ
« Son souhait était de rentrer définitivement dans son village natal »
« C’est une grande joie parce qu’à chaque fois qu’il repartait en France, nous étions tristes. Mon frère partait en France et revenait mais, à un certain moment, il était obligé de rester là-bas. Ce qui est à saluer c’est qu’en France, ils ont une prise en charge sanitaire importante. Mais aujourd’hui, ils vont retrouver leurs familles. Ils vont rentrer au village et ils seront bien traités. Nous pensons que le fait de retrouver la famille, leurs petits-enfants, parler leur propre langue va augmenter leur espérance de vie. Le souhait d’Oumar était toujours de rentrer définitivement dans son village natal, Badiana (Bignona). Il est aujourd’hui le patriarche de la famille. Il fait partie des personnes les plus âgées du village mais nous lui souhaitons encore des années devant lui. C’est un grand rassembleur. C’est quelqu’un qui aime la famille ».
SAMBA OUSMANE, FILS AINÉ DE YORO DIAO
« Mon père restait en France pour ne pas perdre sa pension »
« Je suis un peu partagé entre la joie de les voir revenir ici au Sénégal et la tristesse de penser à leurs camarades qui ne sont plus là. Nous sommes très contents de les revoir. Mon père va retourner à Kaolack parce qu’il a un grand verger à Passi et il sera fier de retrouver ses petits-enfants. Mon père restait six mois au Sénégal et six mois en France de peur de perdre sa pension. Il est parti en France en 2005 pour pouvoir bénéficier des allocations. Nous demandons au Président de la République d’aider ces vieux. Ils ont besoin de soutien pour s’épanouir au pays ».
AISSATA SECK, PRÉSIDENTE DE L’ASSOCIATION POUR LA MÉMOIRE DES TIRAILLEURS SÉNÉGALAIS
« Il faut que l’ensemble des tirailleurs bénéficient des mêmes droits »
« Ils avaient besoin d’être à côté de leurs familles. C’est extrêmement important pour eux, c’est extrêmement important pour nous. Donc c’est un réel soulagement. Maintenant, il faut faire en sorte que les ayants droit, c’est-à-dire leurs enfants et les petits-enfants, puissent aussi bénéficier d’un certain nombre de droits. Il y a aussi des tirailleurs qui réclament aussi leurs droits. Donc, aujourd’hui, il faut travailler à ce que l’ensemble des tirailleurs sénégalais puissent, tous, bénéficier des mêmes droits ».
Propos recueillis par Aliou DIOUF – le soleil.sn /