Tambacounda: les acteurs culturels invités à s’impliquer dans la sauvegarde des espèces locales menacées

 

Tambacounda, 11 septembre (APS) – L’inspecteur régional des eaux et forêts de Tambacounda, le colonel Mamadou Gaye, a invité les acteurs culturels locaux à lancer des messages de sensibilisation pour la préservation des espèces locales d’arbres menacés dans la région à travers leurs modes d’expression artistique.

« Chaque acteur culturel dans son domaine spécifique qui le concerne, qu’il soit musicien ou dans les arts visuels et le théâtre, peut lancer des messages de sensibilisation aux espèces locales menacées », a suggéré dimanche M Gaye, lors de la cérémonie de lancement du concept. un artiste, un arbre ».

« C’est pourquoi, a-t-il expliqué, nous pensons qu’avec cette journée, les populations, tous niveaux confondus, seront de plus en plus sensibilisées à l’importance de ces espèces locales qu’il faut protéger pour les générations futures ».

Il a particulièrement insisté sur la préservation de l’espèce appelée localement +mbép’+ du nom scientifique, “Sterculia setigera”, qui, selon lui, “est très menacée” dans la région. “La région de Tambacounda, qui était connue comme la zone de prévalence de cette espèce, compte tenu des différents comptoirs commerciaux qui s’y trouvaient et des industries qui exploitaient la gomme arabique (mbep), est en train de perdre cette vocation”, a-t-il déploré, soulignant que de plus en plus, « ces industries se raréfient, du fait de la disparition de cette espèce, du fait des actions anthropiques mais aussi du changement climatique ».

Le colonel a précisé que cette cérémonie de lancement du concept « un artiste, un arbre », s’inscrit dans le cadre des acteurs culturels, dans le même sillage de promotion des espèces locales, comme la campagne de reforestation lancée dans la région, en août dernier, à l’occasion du célébration de la Journée nationale de l’arbre avec le slogan « un citoyen, un arbre pour des villes durables ».

Il a estimé qu’« on ne peut pas parler d’environnement ou d’arbres sans parler de culture, car les deux notions sont liées ». A ce propos, il a soutenu : « les arbres sont la particularité de certaines grandes villes et localités du pays », faisant allusion au « khaye », pour la ville de Thiès. » Ici à Tambacounda, plusieurs villages « tirent leur nom d’espèces locales », a-t-il ajouté.

» L’espèce locale, +Ceiba pentandra+, appelée localement +bantang+ a donné son nom aux villages de la région comme Bantang tingting, et Bantang nini. Le village de Nétéboulou tire son nom de +nété+, du nom scientifique +Parkia biglobosa+, a-t-il encore soutenu, estimant que cela signifie que « les espèces locales contribuent au développement culturel et à l’identité culturelle de nos différents villages ».

“C’est pourquoi nous avons lancé ce slogan auprès de tous les acteurs culturels, pour valoriser ces espèces locales qui sont en voie de disparition dans la région de Tambacounda”, a encore justifié M. Gaye.