« Cela ne me surprend pas » : Kagame réagit aux putschs en Afrique

 

 

La liste des pays africains dirigés par une junte militaire s’allonge depuis quelques mois. Après le Mali, le Burkina Faso et la Guinée, le Niger et le Gabon ont également été secoués par des coups d’Etat. Ces putschs ne surprennent pas vraiment l’actuel président du Rwanda Paul Kagamé.
Dans une interview accordée au magazine Jeune Afrique, le 12 septembre dernier, le  dirigeant estime que ces coups d’Etat sont les conséquences probables de la mauvaise gouvernance et de l’insécurité dans ces pays.
Ces évènements sont « souvent le résultat d’une accumulation de griefs »
« Ces évènements arrivent-ils juste comme ça, sans explication ? Je crois qu’ils sont souvent le résultat d’une accumulation de griefs sur plusieurs années. On peut les analyser, trouver que ces raisons sont valables, ou ne le sont pas, mais il y a forcément des facteurs qui amènent à cette extrémité. Cela ne me surprend pas… Chaque changement ou implosion dans ces différents pays ne se résume qu’à un mot : la gouvernance, et ensuite la sécurité : ce sont elles qui posent les fondations du développement d’un pays, à condition qu’elles soient gérées de la bonne manière », a déclaré le dirigeant rwandais.
Il fait par ailleurs observer qu’un coup d’Etat n’est pas uniquement militaire. « Si vous avez un gouvernement civil impopulaire et qu’il change  la Constitution pour que celle-ci facilite ses ambitions personnelles et non celles de son peuple, pourquoi ne le condamne t-on pas ? C’est ce genre de situation qui fait que les gens ne descendent pas dans la rue pour soutenir le président renversé et finissent par manifester leur soutien aux leaders des coups d’Etat » assure-t-il.
 Paul Kagamé dit tout de même comprendre que ces putschs soient condamnés, mais il invite l’Afrique et l’Union Africaine à prendre en compte les « facteurs qui font qu’on en arrive-là ».
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