Gestion du foncier : Moustapha Diakhaté interpelle Diomaye

 

 

La gestion du foncier occupe l’actualité ces derniers temps, au point que l’ancien président du Groupe parlementaire Bby, Moustapha Diakhaté, est monté au créneau pour demander des explications au nouveau régime.

Moustapha Diakhaté ne donne pas un temps de «grâce» au nouveau régime en place. N’ayant pas totalisé deux mois de présence à la tête de l’Etat que ce régime se retrouve sous le feu des critiques de M. Diakhaté qui, cette fois-ci, invite le Président Bassirou Diomaye Faye à s’expliquer sur son patrimoine foncier. «Le président de la République, dans sa volonté de lutter contre la prédation foncière, doit rendre compte de ses propriétés foncières», soutient  l’ancien parlementaire Moustapha Diakhaté. L’invité du «Grand Jury», ce dimanche 12 mai 2024 sur la Rfm, rappelle que le chef de l’Etat a «dit disposer de 43 000 m2 à Sandiara, 3200 m2 à Ndiaganiao, 200 m2 à Thiès et à Dakar dans sa déclaration de patrimoine». Des «possessions justifiées» par le fait, selon Moustapha Diakhaté, que Bassirou Diomaye Faye était inspecteur des Domaines. La lutte contre la prédation foncière devrait donc aller dans le sens de «mettre à nu les propriétés foncières de Ousmane Sonko, Cheikh Diba, Waly Diouf Bodian ; bref tous ceux qui ont été inspecteurs des Domaines depuis 2000», embraie Moustapha Diakhaté.

«Le plus grand prédateur foncier du Sénégal s’appelle l’Etat sénégalais», glisse en outre l’ancien proche collaborateur du Président Macky Sall. «La terre appartenait aux communautés, qui avaient des mécanismes coutumiers pour l’occupation et la gestion des terres. Mais quand l’envahisseur français est arrivé, il a exproprié les populations sénégalaises qu’il a trouvées sur place et est devenu l’unique propriétaire foncier. C’est comme ça que nous sommes restés jusqu’en 1960. Quand le Français est parti, il a remis le pays à Senghor et Dia, qui ont mis en place un nouvel Etat. Mais ce nouvel Etat, au lieu de restituer les terres à leurs propriétaires historiques, les ont confisquées. Ce qui fait que, depuis 1960, 95% des terres sénégalaises appartiennent à l’Etat. C’est cette situation qui permet au président de la République de faire ce qu’il veut de ces terres et au service des Domaines d’en faire autant», fait savoir M. Diakhaté. La décentralisation de la gestion, selon lui, est un moyen pour lutter plus efficacement contre la prédation foncière. Une manière de retourner les terres aux propriétaires historiques. Une décentralisation qui passera par la création dans chaque commune, d’une «commission communale d’opération domaniale composée des élus, des délégués de quartier, des chefs de village, de l’Etat et des citoyens tirés au sort», explique l’ancien parlementaire. «L’Etat n’aura plus le monopole de l’attribution des terres car la commission aura pour mission de recueillir et d’étudier l’ensemble des demandes d’attribution», explique-t-il. In fine, Moustapha Diakhaté propose la suppression de la Direction des Domaines.

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