
Le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, a déclaré mardi que c’était à l’Europe «d’investir le plus» dans sa propre défense, lors de son premier voyage dans la région depuis sa prise de fonction.
«Le continent européen mérite d’être à l’abri de toute agression, mais ce sont les pays voisins qui devraient investir le plus dans cette défense individuelle et collective», a-t-il déclaré à la presse après une visite aux troupes américaines à Stuttgart, en Allemagne. «Le bon sens veut que vous défendiez votre voisinage, et les Américains se joindront à vous pour vous aider dans cette défense», a-t-il ajouté.
Discussions franches avec «nos amis»
Pete Hegseth visite cette semaine deux commandements militaires américains en Allemagne et doit assister à une réunion de ses homologues de l’Otan mercredi à Bruxelles, ainsi qu’à une réunion du Groupe de contact des soutiens militaires de l’Ukraine. «Nous allons avoir une discussion franche avec nos amis», a-t-il dit mardi à propos de ces rendez-vous.
«L’urgence du moment exige que les amis parlent entre eux de leurs capacités, de leur leadership, de l’intensification de leurs efforts, du partage des charges […]», estime le chef du Pentagone. Le président américain Donald Trump veut que les pays de l’OTAN accroissent leurs dépenses de défense, évoquant l’objectif de 5% du PIB.
La nécessité d’augmenter les dépenses militaires fait consensus en Europe, mais le seuil des 5% est jugé irréaliste. La part consacrée par les États-Unis eux-mêmes aux dépenses de défense tourne autour de 3% «Les États-Unis doivent dépenser plus que ce que l’administration Biden était prête à faire, qui a historiquement sous-investi dans les capacités de notre armée», a affirmé en Allemagne le chef du Pentagone.
Les «intentions de Pékin sont pernicieuses»
Il se rendra aussi cette semaine en Pologne, qui a pris en début d’année la présidence tournante de l’Union européenne et prévoit de consacrer 4,7% de son PIB à la défense en 2025.
Pete Hegseth a réaffirmé que Donald Trump souhaitait conclure «un accord de paix rapide en Ukraine». Interrogé sur un possible déploiement de soldats américains dans ce pays, il a répondu: «Nous n’envoyons pas de troupes américaines en Ukraine.»
Il a désigné à plusieurs reprises la Chine comme une menace majeure pour les États-Unis. Les «intentions de Pékin sont pernicieuses» et Washington devra se concentrer sur les «ambitions» chinoises dans la région indo-pacifique», a-t-il déclaré. Mais il a également insisté: «Nous ne voulons pas de conflit avec la Chine.»