Europe : Accusations de racisme contre la CPI par des experts de l’ONU

 

Lors d’une conférence de presse tenue à Genève, le rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation a critiqué plusieurs États européens pour leur approche de la Cour pénale internationale (CPI), rapporte Anadolu. Selon ce dernier, ces pays considèrent l’institution comme un outil destiné à cibler l’Afrique, ce qui révèle non seulement de l’hypocrisie, mais également un racisme persistant. Le refus d’exécuter le mandat d’arrêt émis contre le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, en est une illustration manifeste.

Michael Fakhri a évoqué des propos attribués au procureur de la CPI, Karim Khan. Celui-ci aurait relaté la surprise des dirigeants européens face à cette action, pensant que la CPI était conçue pour s’attaquer uniquement à des leaders africains. Selon Fakhri, leur refus d’honorer ces mandats d’arrêt est une claire indication de racisme, au-delà de l’hypocrisie apparente.

Benyamin Netanyahu et l’ancien ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, font face à des accusations pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza. Cependant, des pays comme la France, l’Allemagne et l’Italie ont adopté une position ambivalente quant à l’autorité de la CPI.

Ben Saul, rapporteur spécial de l’ONU pour la protection des droits humains, a dénoncé cette sélectivité dans l’application du droit international. Il a mis en garde contre les conséquences d’une telle attitude, notant qu’elle pourrait affaiblir rapidement le système judiciaire global.

Mentionnant la politique américaine récente sous l’administration Trump, Saul a fait un parallèle avec la vulnérabilité d’un système juridique face à de brusques changements politiques.

Pour sa part, Margaret Satterthwaite a insisté sur l’importance pour l’Union européenne d’activer ses mécanismes de protection contre les sanctions visant la CPI. Un tel geste témoignerait d’un soutien indéfectible à la Cour et contrecarrerait les actions unilatérales nuisibles à son indépendance.

Elle a ajouté qu’il est urgent pour les États de s’exprimer clairement pour soutenir l’application du droit international, en ajoutant sa voix aux critiques de double standard. « Il est temps de confronter ces double standards et le racisme qui y est inhérent », a-t-elle conclu.