Fimela assoiffée : les populations en colère exigent des solutions durables à la pénurie d’eau

 

 

Depuis près de dix ans, les populations de la commune de Fimela, dans la région de Fatick, vivent un véritable calvaire lié à la pénurie d’eau potable. Ce samedi 31 mai 2024, elles ont massivement manifesté pour dénoncer cette situation et exiger un audit sur la réfection du forage de Yayème, estimée à plusieurs millions de francs CFA.

Grande mobilisation à Fimela. Ce samedi 31 mai 2024, des habitants venus d’une quinzaine de villages de la commune — dont Djilor Djidiack, Yayème, Ndagane, Samba Dia, Mbissel, Simal, Diofior, et les îles de Mar — ont battu marché pour dénoncer la pénurie d’eau potable qui affecte leur quotidien depuis près de dix ans.

Vêtus de rouge, en signe de colère, les manifestants ont marché du Centre communautaire de Youngar Croisement de Djilor jusqu’au terrain municipal de Fimela, sur environ 2 kilomètres. Le mot d’ordre : “Ndokh lañu bëgg” (“Nous voulons de l’eau”) et “Seoh dégage”, en référence à la Société d’Exploitation des Ouvrages Hydrauliques (SEOH), pointée du doigt comme principale responsable.

Selon Abdoulaye Sène, porte-parole du Collectif pour la Défense du Patrimoine (CDP), la situation est critique : « L’eau ne coule presque plus dans les robinets. Certains quartiers en reçoivent un peu la nuit, d’autres pas du tout. Les populations doivent recourir aux charretiers qui s’approvisionnent dans des puits traditionnels. »

Cette crise a des répercussions graves sur la vie sociale et économique. « Les centres de santé, les écoles et même les hôtels sont durement touchés. Plusieurs établissements touristiques ne fonctionnent plus à cause du manque d’eau », déplore le porte-parole.

L’origine du problème remonte à la mise en service du réseau Noto-Ndiosmone-Palmarin, censé connecter les communes de Loul Sessène, Diofior, Fimela et Palmarin à l’eau courante. Mais au lieu d’améliorer la distribution, cette connexion semble avoir empiré la situation pour de nombreux villages de l’arrondissement.

Parmi les solutions proposées figure la réfection du forage de Yayème, pour laquelle un budget de 1,3 milliard de francs CFA aurait été mobilisé. Pourtant, rien ne semble avoir changé. Le CDP exige aujourd’hui un audit complet des fonds alloués, et une descente sur le terrain du ministre de l’Hydraulique, Cheikh Tidiane Dièye, afin d’apporter des solutions immédiates.

« Nous n’acceptons plus les promesses. Trop, c’est trop. Ce que nous exigeons aujourd’hui, ce sont des actions concrètes », a conclu le porte-parole du collectif.

La marche s’est achevée par la remise d’un mémorandum au sous-préfet de Fimela, condensant l’ensemble des doléances des populations mobilisées.

igfm