« Gougnafier » et « Fumier » : Deux mots, deux sens et diverses interprétations

 

 

Désormais, ce sont deux termes fréquents dans l’espace politique sénégalais : « Gougnafier » et « Fumier » ! L’un a été utilisé par Moustapha Diakhaté, suscitant de vifs débats, et le second par l’actuel Premier ministre et président du Parti Pastef, Ousmane Sonko, qui s’en est pris à la société civile hier, lors du conseil national de son parti. L’ancien parlementaire Diakhaté avait été placé sous mandat de dépôt pour « offense au chef de l’État » le 11 juin dernier. Mais ce nouveau mot utilisé par Ousmane Sonko crée la polémique autour de son sens et de son impact dans le contexte où il a été employé. Il convient donc de revenir sur la signification de chaque mot : une simple analyse, en interrogeant un spécialiste des lettres, a suffi pour faire le distinguo entre les deux termes et leur sens.

Le mot « Gougnafier »
En effet, le mot « gougnafier » est un terme familier et péjoratif en français. Il désigne une personne malpropre, grossière, sans gêne, ou mal élevée. Par extension, on l’emploie aussi pour parler de quelqu’un de peu fiable, qui agit de façon malhonnête ou mesquine.

En plus de son sens principal (« personne grossière, malpropre, sans gêne »), le mot « gougnafier » peut aussi avoir des nuances selon le contexte. Selon notre interlocuteur, le mot peut avoir un sens ou des emplois signifiant « une personne incapable ou maladroite, qui fait mal son travail ». De même, il peut désigner un « individu peu sérieux, peu respectable et qu’on regarde avec mépris ».

Parfois, il est utilisé de façon presque amusée ou moqueuse, pour désigner quelqu’un d’un peu rustre mais sans trop de méchanceté.

Exemples dans la langue courante :

« Encore un coup de ce gougnafier de voisin ! », pour désigner quelqu’un de peu soigneux ou importun.
« Ne sois pas un gougnafier, tiens-toi bien à table. », pour rappeler à quelqu’un les bonnes manières.
Exemple dans l’expression moqueuse ou affectueuse : « Mon pauvre vieux gougnafier, toujours prêt à faire des bêtises. » Ici, le terme garde un côté moqueur mais presque tendre.
Le mot « Fumier »
Revenons maintenant au sens de « Fumier » : le professeur de français nous explique que par extension, « fumier » est une insulte pour traiter quelqu’un de façon très méprisante, en le comparant à quelque chose de sale ou méprisable. Ces deux mots sont très différents dans leur nature et leur usage, même s’ils peuvent tous deux être utilisés pour insulter ou mépriser quelqu’un.

Pour revenir à la nature du mot, elle explique que le mot signifie d’abord un nom commun (chose concrète) : un tas de déjections animales mélangées à de la paille, qu’on utilise comme engrais. Par extension, il est employé comme insulte très forte, pour traiter quelqu’un d’ordure, de saleté humaine.

En résumé, « fumier » est plus violent et méprisant, ça sonne comme « ordure », « pourriture ». Alors que « gougnafier » est plus familier, moins brutal, ça désigne quelqu’un de mal élevé, pas sérieux, pas très malin.

Dakaractu.com /