Traite des personnes à Kédougou : porosité des frontières, vulnérabilité et lenteurs judiciaires entravent la Justice.

 

Amadou Séga Keïta, représentant du ministère de la Justice, a exposé lors d’un atelier organisé par Free the Slaves les principaux défis liés à la lutte contre la traite à des fins d’exploitation sexuelle dans les sites d’orpaillage de Kédougou. Il souligne la porosité des frontières avec le Mali et la Guinée, l’afflux d’environ 19 nationalités et l’exploitation des vulnérabilités liées à l’instabilité régionale et au terrorisme. Les réseaux criminels attirent les victimes par de fausses promesses (emplois, voyages), confisquent leurs papiers et les forcent à la prostitution ou au trafic de drogue. Les difficultés judiciaires incluent la disparition des victimes-témoins, la lenteur des enquêtes et le manque de coopération internationale, rendant rares les poursuites abouties. Pour améliorer la situation, le ministère préconise le renforcement des centres d’accueil (financement et capacités), une coopération judiciaire renforcée, un suivi strict des enquêtes et la mise sous mandat de dépôt des membres de réseaux pour préserver les témoins. Il appelle enfin à un engagement coordonné des acteurs gouvernementaux et partenaires pour protéger la dignité des victimes et démanteler les réseaux.