Nouvelle convocation de l’ancien ministre : PAPE MALICK NDOUR PARQUÉ À LA SR

 

Après avoir échappé à une garde à vue dans la nuit du vendredi à samedi, Pape Malick Ndour doit se rendre aujourd’hui à la Section de recherches. C’était l’option prise dès le départ, même si la mesure avait provoqué beaucoup de commentaires et d’incompréhension. Il reste qu’il y a un certain malaise qui entoure les relations entre le Parquet et la Chancellerie dans la conduite de certains dossiers. Par Bocar SAKHO –

Ce fut au moins un week-end passé à la maison pour Pape Malick Ndour. Mais l’ancien ministre et coordonnateur des cadres républicains est attendu ce lundi à la Section de recherches. Cette nouvelle convocation intervient moins de 72 heures seulement après sa première audition par les enquêteurs de Colobane, d’où il était ressorti libre, vendredi dernier, après que sa garde à vue a été levée de manière spectaculaire. Si la nature exacte des charges ou des faits motivant cette deuxième convocation consécutive n’a pas été précisée, c’est sans doute une suite de son interrogatoire du vendredi.

La levée de la garde à vue de l’ancien ministre de la Jeunesse sous Macky Sall a provoqué une nuit de tumultes et a prolongé l’incompréhension sur les réelles motivations de celle-ci. Car les gendarmes lui ont notifié la mesure avant que tout ne change de manière inattendue.

Selon des informations du Quotidien, ce fut une nuit d’intrigues entre le Parquet de Dakar, qui aurait opté pour une audition et une libération sur convocation de Pape Malick Ndour, et la tutelle, qui aurait instruit une garde à vue. D’après nos sources, la Section de recherches a donc décidé de retenir M. Ndour «contre la volonté du Parquet». C’est ainsi que le Parquet, constatant que les enquêteurs ont «passé outre» ses instructions, est finalement revenu à la charge en ordonnant la libération de l’opposant, pour une nouvelle convocation programmée pour lundi. Une décision qui a pris de court la Chancellerie.

Malaise entre le Parquet et la Chancellerie
Aujourd’hui, cette affaire Pape Malick Ndour constitue le symptôme le plus visible du malaise qui existe entre le Parquet et la Chancellerie. La gestion de certains dossiers n’a pas permis d’aseptiser le cadre relationnel avec une répression des délits d’opinion, provoquant une série de levées de boucliers dans la Société civile et l’opinion. Ce qui met le Ministère public sous le feu des projecteurs, notamment le chef du Parquet de Dakar, Ibrahima Ndoye, dont les services jouent la police sur internet pour traquer les voix qui sortent des mots contraires aux bonnes mœurs. Cette ambiance pourrait précipiter la tenue d’un Conseil supérieur de la Magis­trature (Csm) pour reconfigurer la physionomie actuelle du Ministère public. Le temps est évidemment le meilleur juge…
Ce lundi, le responsable de l’Alliance pour la République risque un défèrement. Et la détermination des autorités à sanctionner l’appel de Pape Malick Ndour à mettre fin au régime n’augure rien de bon pour le concerné.
bsakho@lequotidien.sn