Thierno Alassane Sall fustige la gestion du pouvoir : « Les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs »

 

Lors d’une rencontre avec ses militants à Ziguinchor, le député Thierno Alassane Sall a livré un discours sans concession sur la situation politique et économique du pays. Revenant sur les promesses faites lors de la dernière alternance, l’ancien ministre a exprimé sa profonde déception : « Les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs. Cette dernière rupture survenue en 2024 ressemble plus à une immense déception qu’à un nouveau vent qui s’élève », a-t-il déclaré.

Selon lui, les espoirs placés dans la gestion des ressources naturelles, notamment le zircon et le pétrole, se sont vite transformés en désillusion. « On nous avait dit que notre zircon nous reviendrait, qu’il rapporterait plus d’argent. On nous avait promis que grâce au pétrole et à la renégociation des contrats, nous aurions le carburant le moins cher de la sous-région et une électricité produite dans des conditions plus avantageuses. Aujourd’hui, hélas, nous avons le carburant le plus cher de la sous-région, plus cher même qu’au Mali », a-t-il déploré, reprenant les mots d’un certain opposant d’hier, Ousmane Sonko.

Thierno Alassane Sall a également dénoncé le maintien des fonds politiques, pourtant décriés par les actuels dirigeants lorsqu’ils étaient dans l’opposition. « On nous avait promis la fin des fonds politiques, jugés injustes alors que des Sénégalais manquent du minimum pour vivre décemment. Mais aujourd’hui, c’est ce même fonds politique qui semble le plus important », a-t-il regretté.

Le député s’est par ailleurs montré très critique envers l’attitude de la classe dirigeante, qu’il accuse de se détourner des préoccupations du peuple. « Pendant que le Sénégal traverse des moments difficiles, nos dirigeants passent leur temps à se chamailler, à se quereller comme des garçons dans une cour de récréation, au lieu de travailler sans relâche pour sortir le pays de l’impasse », a-t-il fustigé.

Clôturant son intervention, Thierno Alassane Sall a dénoncé les dérives institutionnelles et le culte du pouvoir qui gangrènent, selon lui, les institutions : « Quand un député en vient à demander au président de violer le serment prêté devant le Conseil constitutionnel pour un mandat de cinq ans, afin de respecter un serment fait dans un cachot, c’est dire à quoi servent désormais certains de nos représentants. »

Emedia.sn