Kédougou a abrité jeudi un atelier régional de lancement du projet « initiative multisectorielle pour l’avenir de la jeunesse dans l’économie verte » (Imaje), un programme financé par Affaires mondiales Canada pour un montant de 25 millions de dollars canadiens, soit environ 10 milliards de F CFA, sur une durée de cinq ans (2025-2030), au profit des régions de Kédougou et Tambacounda.
Mis en œuvre dans les régions de Kédougou et Tambacounda, le projet vise à stimuler l’autonomisation socioéconomique des jeunes en situation de vulnérabilité, en les orientant vers les secteurs porteurs de l’économie verte, adaptés aux défis climatiques locaux. Plus de 43 000 bénéficiaires, dont 50 % de jeunes et de femmes, sont ciblés par cette initiative.
Le programme est porté par un consortium canadien composé de la Fondation Paul Gérin-Lajoie (Fogl), Carrefour International et Desjardins Développement International. L’atelier de lancement a réuni autorités administratives, collectivités territoriales, services techniques et acteurs du développement au sein d’un comité technique régional, chargé d’assurer la coordination et l’ancrage territorial du projet.
Dans son allocution d’ouverture, l’adjoint au gouverneur chargé du développement, Mouhamadoul Moustapha Gaye, a souligné l’importance d’une appropriation locale. « Chaque acteur doit comprendre son rôle pour garantir une mise en œuvre efficace. L’objectif principal de cette rencontre est de dévoiler le projet Imaje aux multiples parties prenantes, en vue d’en discuter les implications immédiates. Le but ultime est de coordonner les efforts et de définir des interventions concrètes permettant d’assurer sa parfaite mise en œuvre dans la région», a-t-il lancé, saluant ainsi, la démarche participative adoptée par le consortium.
Le représentant du conseil départemental de Kédougou, Souleymane Dansokho, a de son côté rappelé l’ampleur des défis à Kédougou, à savoir, la pauvreté persistante, les inégalités constatées, la dépendance à une économie minière fragile et la dégradation rapide de la biodiversité. Selon lui, l’économie verte constitue aujourd’hui un levier essentiel pour concilier croissance et préservation des ressources. Il a plaidé pour une formation massive et un accès élargi aux financements pour les jeunes.
Prenant la parole au nom du consortium, Fabrice Rémy a remercié les autorités locales pour leur engagement, rappelant que le succès d’ Imaje repose sur un portage actif par les acteurs régionaux. Il a mis en avant une réponse « ambitieuse et structurante » aux grands enjeux du territoire. Mettant ainsi l’accent sur le chômage des jeunes, la déscolarisation, les inégalités de genre et la vulnérabilité climatique. Le comité technique régional, a-t-il précisé, jouera un rôle stratégique dans la validation des actions, le suivi des progrès et l’orientation des recommandations destinées au comité de pilotage national, attendu à Dakar le 10 décembre prochain.
Cette première étape marque ainsi le lancement d’un programme qui est appelé à transformer durablement les perspectives économiques de milliers de jeunes et de femmes dans le Sénégal oriental, en plaçant l’économie verte au cœur de leur avenir.
Amadou DIOP (Correspondant)



