Bakel : les oiseaux granivores à Faloboula

C’est le désarroi, la consternation, la désolation et même un sentiment de dépit qui animent les paysans riziculteurs de Faloboula à Bakel, ces temps-ci. Le visage crispé par la douleur, ces hommes engagés pour l’exploitation des terres, ne savent plus à quel saint se vouer ! Ils ne dorment plus. Ils n’ont plus le temps de manger ou boire. Après les canards sauvages, au moment des semis, les voilà agressés cette fois encore par des oiseaux granivores. Par milliers, ces bêtes envahissent les épis de riz qui commencent, pour certains à éclater, pour d’autres déjà arrivés à maturité.

Monsieur Samba Kâ, Président des paysans riziculteurs de la cuvette du Collenghal est amer : << Nous sommes lâchés par l’Etat. Nous nous sommes endettés auprès des banques pour participer à l’autosuffisance en riz de notre terroir. Mais, après les semis, les canards sauvages ont picoré les graines et maintenant les oiseaux granivores nous assaillent. Les produits << testés >> sur le terrain afin de les éliminer n’ont pas été concluants : aucun cadavre d’oiseau n’a été retrouvé dans leurs dortoirs. Nous vivons des moments très difficiles. On viendra nous demander de payer nos dettes alors que le dixième des récoltes escomptées ne sera pas atteint. On dira ensuite que les Bakélois ne travaillent pas et ne payent pas aussi leurs dettes ! Nous incriminons l’Etat, à travers lui, notre ministre de tutelle, celui de l’Agriculture, que nous n’avons jamais senti à nos côtés. >>

Monsieur Dia Diakhité, Président du GIE Nafé a embouché la même trompette que le Président de la cuvette, en insistant sur le fait que ce combat, cette lutte contre les oiseaux n’est pas la bataille de Samba Kâ seulement ou de Dia Diakhité. C’est la guerre de tous les paysans riziculteurs contre les déprédateurs, ces oiseaux granivores et contre le système qui veut les enfoncer. Le soir, un soir triste descend sur Faloboula, couvrant la cuvette de cris alarmants, de sons de casseroles, de bidons servant de tam-tam mais surtout sur les chants lugubres d’oiseaux granivores.

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